mercredi 25 mai 2011

LE SURVIVANT - 25 mai 2014 (épisode #61)

J'entre dans le parc National des Cévennes. J'ai atteint la commune de Mende au terme de 71 kilomètres de marche acharnée. J'ai levé le camp à l'aube et j'ai marché jusqu'à la tombée de la nuit, ne m'accordant que de rares pauses d'à peu près 10 minutes. J'ai trouvé un certain nombre de points d'eau sur le trajet et mes forces reviennent. Je me suis senti presque comme sur un nuage, galvanisé. Les zombies se font de plus en plus rares et je croise bon nombre d'animaux en liberté. Fermes, zoos et autres parcs animaliers se sont vidés de leurs occupants. Les bêtes s'éparpillent sur tout le territoire. Cela m'a donné l'occasion de vérifier si j'avais d'éventuels aptitudes à la chasse. J'ai gâché un chargeur ... pour un seul lapin. Pathétique. Mais il fera l'affaire. Ce soir, c'est lapin à la broche. Si j'arrive à le préparer correctement.
C'est con mais, en dépit de tous les actes de cannibalismes dont j'ai pu être témoin, la viande me manque. Je suis un carnivore incorrigible. J'ai bien eu un trip végétarien fut un temps, mais ça m'est très vite passé. J'ai cédé à mes instincts sur ce point là. Et puis, j'en ai vraiment plein le cul des conserves aussi.

Tout autour de moi, ce qui apparaît déjà comme les vestiges de la civilisation attire mon regard. Carcasses de véhicules, villas brûlées et pillées, poteaux téléphoniques à terre, radars truffés de plomb (certains fuyards ont du y voir l'opportunité de se défouler). Fréquemment, il m'arrive de piétiner des téléphones portables ou des GPS. Des reliques abandonnées. A vrai dire, un GPS sans batterie n'a aucune valeur face à une carte et une boussole en bon état.

Je croise aussi des tombes artisanales, mais aussi des charniers. des montagnes de cendres. Il y a des messages, des lettres et des photos. Mais tout le monde n'a pas eu le courage d'achever un proche contaminé. Certaines tombes semblent remuer. Mieux vaut ne pas s'en approcher, c'est assez évident. Sur un plateau assez dégagé, en hauteur, j'ai pu observer une horde de zombies évoluant vers l'ouest. Le mouvement de cette "foule" ne semble pas très coordonné. Mais c'est une fausse impression. Une même envie les anime. C'est une armée en marche. Je doute qu'il m'ait vu, mais je ne me suis pas attardé pour autant. J'ai bouffé des kilomètres. Et mes chaussures me lâchent. J'irai voir demain si je peux m'en dégotter une nouvelle paire.

La traversée du parc va me contraindre à ralentir. Quelquefois, je me sens comme un pèlerin.

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