Réalisé par Robert Zemeckis - Sortie US le 3 juillet 1985 - Titre original : Back To The Future.
Scénario : Robert Zemeckis & Bob Gale.
Musique : Alan Silvestri.
Directeur de la photographie : Dean Cundey.
Avec Michael J. Fox (Marty McFly), Christopher Lloyd (Dr Emmett Brown), Thomas F. Wilson (Biff Tannen), Crispin Glover (George McFly), Leah Thompson (Lorraine Bates McFly), ...
Durée : 116 mn.
Marty McFly est projeté de 1985 à 1955 grâce à une machine à voyager dans le temps inventée par son ami Doc Brown. Il n'a qu'une semaine pour repartir dans son époque et réparer une erreur qui pourrait bien remettre en cause sa propre existence, ....
De l'horlogerie suisse ! La métaphore, il me semble, convient parfaitement au film de Robert Zemeckis. Rarement un film n'aura été aussi solidement articulé autour d'un scénario tout simplement ... parfait. RETOUR VERS LE FUTUR est un modèle absolu d'écriture, à disséquer, à étudier et à méditer. C'est sa première qualité. Mais il y a aussi le casting et la mise en scène. Là encore, rien à redire. Quelle que soit le bout par lequel on attaque ce chef d'oeuvre, il est impossible d'y déceler la moindre faiblesse, le moindre laisser-aller.
Bien plus qu'une simple histoire de voyage dans le temps, RETOUR VERS LE FUTUR en appelle à un concept apte à toucher tout un chacun, une question que tout le monde, durant son adolescence, s'est posé un jour où l'autre : comment était mes parents lorsqu'ils avaient mon âge ? Il est alors aisé pour le public de s'identifier à Marty McFly, un adolescent comme tant d'autres, plein de rêves et en opposition au modèle familial. Le conflit qui l'oppose à ses parents, Marty McFly va se voir forcer de le résoudre par le biais d'un bon vieux complexe d'œdipe. Innatendue et assez provocante (on flirte tout de même avec l'inceste ... temporel), l'idée de faire tomber amoureuse la (jeune) mère de son propre fils est une source de péripéties inépuisable et audacieuse. Ces nombreuses scènes où la jeune Lorraine se pâme d'admiration devant son propre fils sont tout bonnement hilarantes. Surtout lorsque Marty, pour dissimuler son identité, accepte de se faire appeler Calvin Klein (Pierre Cardin en vf ... soupir !), la marque de ses sous-vêtements copieusement reluqués par sa mère pendant qu'il dormait. Plutôt ... couillu comme gag !
La superbe mécanique mise en place par Bob Gale et Robert Zemeckis ne serait pourtant que peu de choses sans la mise en scène tranquillement virtuose de ce dernier. Avec un minimum d'effets spéciaux (pas plus d'une trentaine de plans contenant des effets visuels ... on jurerait en avoir vu le triple !) mais avec un rythme soutenu et un sens du suspense et de la comédie hérité de l'Age d'Or du cinéma hollywoodien (on pense énormément à Howard Hawks et Billy Wilder, sources d'inspirations d'ailleurs revendiquées par Zemeckis). Totalement au service de son histoire et de ses personnages, le futur réalisateur de FORREST GUMP, ne relâche jamais le pied de la pédale d'accélération, culminant dans un climax si efficace en terme de suspense que celui peut-être revu à l'infini sans perdre de son pouvoir de fascination.
La dernière arme de satisfaction massive dans les soutes de RETOUR VERS LE FUTUR se trouve dans son casting. C'est là que se trouve la touche de folie nécessaire pour évacuer tout aspect "mécanique" dont un film aussi écrit risque à tout moment de souffrir. Remplaçant le,pourtant doué Eric Stoltz en cours de tournage (un accroc qui obligera Zemeckis à redoubler d'efforts pour boucler le film à temps, ce qui explique en partie la frénésie du métrage), Michael J. Fox trouve là le rôle de sa carrière. Désarmant de naturel et de force comique tranquille, il est le parfait contrepoint au jeu survolté et cartoonesque de l'excellent Chris Lloyd. Face à ce duo, il en est un autre qui marque les esprits : Leah Thompson et Crispin Glover qui, interprétant leur personnage à deux époques différentes (et sous différentes versions en plus) abattent un boulot incroyable. Enfin, saluons la performance hallucinante de Thomas F. Wilson, méchant d'anthologie, archétype de la brute de lycée, entre bouffonnerie et menace physique bien réelle.
S'il existait une catégorie de films destinés à être utilisé comme manuel de cinéma, alors, sans le moindre doute, RETOUR VERS LE FUTUR y obtiendrait la place d'honneur. Qui peut s'en lasser ?
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