mardi 17 mai 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #49 - LE FLIC DE BEVERLY HILLS

Réalisé par Martin Brest - Sortie US le 5 décembre 1984 - Titre original : The Beverly Hils Cop.
Scénario : Daniel Petrie Jr., d'après une histoire de Danilo Bach et Daniel Petrie Jr.
Musique : Harold Faltermeyer.
Directeur de la photographie : Bruce Surtees.
Avec Eddie Murphy (Axel Foley), Judge Reinhold (Det. Billy Rosewood), John Ashton (Sgt. Taggart), Lisa Eilbacher (Jenny Summers), Ronny Cox (Lt. Andrew Bogomil), Steven Berkoff (Victor Maitland), ...
Durée : 106 mn.

Policier réfractaire à l'autorité mais très efficace, Axel Foley quitte sa ville de Detroit pour Beverly Hills en Californie afin d'enquêter sur la mort d'un de ses amis d'enfance. Les indices le mènent sur la piste de Victor Maitland, vendeur d'œuvres d'art, ...



Enorme succès de l'année 1984, LE FLIC DE BEVERLY HILLS est le premier film que Eddie Murphy porta seul sur ses épaules. Jusqu'alors habitué aux rôles de voyous forts en gueule (48 HEURES et UN FAUTEUIL POUR DEUX), Eddie Murphy passe de l'autre côté de la barrière en incarnant un policier qui opère toujours à la limite de l'égalité, baratineur invétéré mais motivé par un code de l'honneur inattaquable. Héritier de Shaft et de l'Inspecteur Harry (c'est un flic issu de la rue qui ne mâche pas ses mots), il ajoute à ces personnages habituellement très sérieux son débit mitraillette, son humour, son irrévérence. La comédie et le film d'action policier hard boiled fusionnent sans que l'un ne prenne le pas sur l'autre. 
Sous la caméra impersonnelle mais néanmoins appliquée de Martin Brest (responsable du chouette MIDNIGHT RUN et dont la carrière est à l'arrêt total depuis le four de l'inénarrable GIGLI, avec Ben Affleck et Jennifer Lopez), LE FLIC DE BEVERLY HILLS est un pur film de producteur, un concept mené à son terme par le duo Bruckeimer/Simpson. Appuyé par une bande son dans l'air du temps, une imagerie stylisée issu du vidéo-clip (des filtres, des filtres et toujours des filtres) et un rythme soutenu, le film de Martin Brest cible le public le plus large possible. Accidentellement, LE FLIC DE BEVERLY HILLS fit même évoluer la blaxploitation vers une forme définitivement plus mainstream. Stand-up comedian immensément populaire tant auprès des noirs que des blancs, Eddie Murphy compose avec Axel Foley un personnage de policier afro-américain qui ne s'adresse pas à une ethnie en particulier, l'accent étant mis avant tout sur l'origine social (la rue) et non sur la couleur de peau. Après Sidney Poitier(dans DANS LA CHALEUR DE LA NUIT) et Richard Roundtree (dans SHAFT), Eddie Murphy est le dernier jalon dans la conquête du box-office américain par les acteurs noirs américains. Or, ce personnage n'était pourtant pas destiné à Eddie Murphy mais à Mickey Rourke et Stallone. Le succès d'Eddie Murphy va faire évoluer les mœurs du public et créer une brèche dans laquelle s'engouffreront des acteurs comme Denzel Washington et Samuel L. Jackson lors des décennies à venir. Sans le vouloir, LE FLIC DE BEVERLY HILLS est bel et bien l'ultime représentant de la blaxploitation, le fossoyeur d'un genre en quelque sorte.


Outre la prestation d'Eddie Murphy, le film de Martin Brest peut s'enorgueillir d'un casting solide où se distingue le duo Reinhold/Ashton et surtout Steven Berkoff, impeccable en salopard hautain. LE FLIC DE BEVERLY HILLS COP brille enfin par son aspect lutte des classes, certes un peu simpliste, mais savoureux. Attaché à des valeurs aussi fortes et évidentes que l'amitié, la fidélité et l'indépendance d'esprit, Axel Foley ne perd jamais une occasion de tourner en ridicule la haute société californienne. Au passage, il faudra tout de même supporter quelques vannes homophobes (le personnage de Serge) bien lourdes, témoin d'une époque malheureusement pas révolue. 



Deux suites, sans grand intérêt (à l'exception, peut-être, des jambes affolantes de Brigitte Nielsen dans le numéro 2) seront réalisées par Tony Scott et John Landis. On peut voir dans le BAD BOYS de Michael Bay, un cousin proche et une remise au goût du jour de la formule du FLIC DE BEVERLY HILLS. Mais bon, laissez tomber les imitations et goûtez plutôt à l'original.

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