dimanche 1 mai 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #33 - LE RETOUR DU JEDI

Réalisé par Richard Marquand - Sortie US le 25 mai 1983 - Titre original : Return of the Jedi.
Scénario : Lawrence Kasdan & George Lucas, d'après une histoire de George Lucas.
Musique : John Williams.
Directeur de la photographie : Alan Hume et Alec Mills (non crédité).
Avec Mark Hamill (Luke Skywalker), Harrison Ford (Han Solo), Carrie Fisher (Princesse Leïa), Billy Dee Williams (Lando Calrissian), Anthony Daniels (C3-PO), Kenny Baker (R2D2), Peter Mayhew (Chewbacca), Ian McDiarmid (Empereur Palpatine), David Prowse (Darth Vader), James Earl Jones (voix de Darth Vader), ...

Après avoir sauvé Han Solo des griffes de Jabba le Forestier sur Tatooine, les rebelles élaborent un plan pour détruire la nouvelle Etoile de la Mort construite en secret par l'Empire Galactique, ...


La conclusion tant attendue de la saga la plus populaire de l'histoire du cinéma. Encore une fois, George Lucas, producteur et scénariste, prit la décision de déléguer la réalisation à un tiers, tout en supervisant le processus de très (trop ?) près. Au vétéran Irvin Kershner succéda ainsi le plus novice Richard Marquand après que les très indépendants David Lynch et Paul Verhoeven furent brièvement envisagés. En résultat une séquelle certes spectaculaire et satisfaisante, mais indéniablement inférieure à ses deux prédécesseurs.
La rumeur veut que George Lucas fut appelé de nombreuses fois à la rescousse pour remplacer Marquand derrière la caméra, ce dernier se retrouvant dépassé par l'ampleur logistique du tournage. Mais cette rumeur reste à prendre avec des pincettes. Ce qui est certain, en revanche, c'est que la production de ce RETOUR DU JEDI fut bien loin d'être un long fleuve tranquille. Bien plus chaotique en tous cas que celles de LA GUERRE DES ETOILES et de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. Le départ inexplicable (et toujours pas vraiment expliqué à ce jour) du producteur fidèle Gary Kurtz, le divorce de George Lucas, les désaccords constants avec un Harrison Ford convaincu que Han Solo doit mourir, des effets spéciaux toujours plus ambitieux qui mettent I.L.M. sous une pression incessante, sans compter des mesures improbables et alors assez inédites pour garantir l'anonymat du tournage. On aurait pas pu rêver de pires conditions de travail.
Et à l'écran, le résultat s'en ressent. LE RETOUR DU JEDI met plus de la moitié de sa durée à décoller. En témoigne la loooongue introduction sur Tatooine dans le repaire de Jabba, festival de muppets en tous genres où le spectateur n'est tenu éveillé que par la grâce du bikini de Carrie Fisher (objet de tous les fantasmes de plusieurs millions de geek à travers le monde) et de l'attaque du Rancor, un monstre géant et baveux auquel les invités indésirables et les danseuses contrariantes sont jetés en pâture. Le tout sera conclu par une scène d'action pas vraiment convaincante à l'issue de laquelle Boba Fett, le charismatique chasseur de primes est éliminé de la façon la plus pathétique et indigne qui soit (poussé par inadvertance dans un gag burlesque pas drôle). La suite n'est guère plus enthousiasmante. Le scénario met laborieusement en place ses éléments et les dernières révélations nous sont offertes sans panache. Oui, Darth Vader est bien le père de Luke. Oui, ce dernier a une soeur jumelle qui n'est autre que Leïa. Yoda meurt et Obi Wan Kenobi s'excuse à demi-mots. 
Il faut donc attendre le dernier tiers  pour qu'enfin cette conclusion s'avère payante. A la faveur d'une course poursuite survoltée et bluffante en speeder-bikes volants au cœur d'une forêt épaisse. Mais aussi de l'entrée en scène de l'Empereur, grand méchant absolu dont l'ombre ne faisait que planer sur les volets précédents. Ian McDiarmid s'y montre brillant dans le registre de la vilainie transformant ce qui n'est qu'un vieillard encapuchonné et difforme en incarnation suprême du mal. 
Le climax qui s'en suit, trois batailles (sur Endo, dans l'espace, dans la salle du trône de l'Empereur) se déroulant simultanément par le biais d'un montage et d'un découpage virtuose, offre au fan ce qu'il était en droit d'attendre : des émotions et du très grand spectacle. Un feu d'artifice dans tous les sens du terme auquel le rythme inégal et défaillant de la première heure aura finit par rendre service, plaçant le spectateur dans l'état d'esprit idéal pour apprécier pleinement un troisième acte généreux. 




Malgré les fautes de goût toujours sujettes à débat (les Ewoks, pour ou contre ?) et un humour parfois limite (Chewbacca qui se balance d'une liane en poussant le cri de Tarzan ! What the Fuck ?), Lucas et Marquand font de ce RETOUR DU JEDI une réussite inespérée mais qui porte en elle tous ce qui fera des trois films suivants des objets de discordes entre les fans. M'est avis que tonton Lucas aurait mieux fait d'en rester là, sur cette victoire à l'arrachée.
 

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