lundi 30 mai 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #62 - ALIENS, LE RETOUR

Réalisé par James Cameron - Sortie US le 18 juillet 1986.
Scénario : James Cameron, d'après une histoire de James Cameron, David Giler et Walter Hill.
Musique : James Horner.
Directeur de la photographie : Adrian Biddle.
Avec Sigourney Weaver (Lt Ellen Ripley), Michael Biehn (Corporal Dwayne Hicks), Paul Reiser (Carter Burke), Carrie Henn (Newt), Bill Paxton (Private Hudson), Lance Henriksen (Bishop), Jenette Goldstein (Private Vasquez), William Hope (Lieutenant Gorman), Al Matthews (Sergeant Apone), ...
Durée : 137 mn.
Après avoir dérivé dans l'espace pendant 57 ans, le lieutenant Ripley, seule survivante du Nostromo dont l'équipage fut décimé par un organisme extra-terrestre, rencontre un mur d'incrédulité plus que suspect. Démise de ses fonctions par la compagnie Weyland-Yutani, traumatisée, elle tente de reprendre le cours de sa vie. Jusqu'au jour où elle apprend que la colonie établie sur LV4-26, la planète où ils récupérèrent l'extra-terrestre en question, ne donnent plus signe de vie, ...


Plutôt mécontent du traitement réservé à son scénario pour la suite de RAMBO, James Cameron en recycla l’idée centrale (confronter le héros – ici, l’héroïne – a son traumatisme pour qu’il puisse prendre sa revanche) pour ce deuxième volet de la franchise ALIEN. S’il n’abandonne pas totalement la combinaison suspense et horreur qui avait fait le succès du film de Ridley Scott en lui rendant ponctuellement hommage, Cameron emmène le lieutenant Ellen Ripley (Sigourney Weaver qui rempile, avec une nomination à l’oscar à la clé) et la magnifique créature baveuse de H.R. Giger vers de nouveaux horizons, ceux de la guerre ouverte et de l’action dévastatrice. 


Cinéaste ambitieux et perfectionniste, conteur né, James Cameron multiplie les enjeux. Plus de personnages, plus de monstres, plus d’intrigues. A la quête centrale de Ripley viennent se greffer sans heurts la mission de sauvetage puis la lutte pour la survie de marines coloniaux surarmés et forts en gueules, le complot de la compagnie pour récupérer l’alien et l’exploiter à des fins militaires et, surtout, la rencontre entre cette même Ripley et la petite Newt (Carrie Henn), orpheline débrouillarde. Entre ces deux âmes seules et meurtries va se développer une relation mère/fille fusionnelle et qui va même puissamment renforcer la thématique guerrière qui domine le métrage dans un dernier acte qu’illustre un conflit matriarcal d’ampleur mythologique. Lorsque les aliens lui enlèveront Newt pour la transformer en hôte (en mère porteuse), Ripley, atteinte dans ce qu’elle considère désormais comme sa propre chair, n’hésitera plus une seconde à prendre les armes pour aller la récupérer, causant au passage la fureur vengeresse d’une rivale inattendue : la reine-mère des monstres en personne ! Ce combat pour la garde d’une enfant sans défense (le mutisme courageux et fière de Newt dans la première partie du film cède alors la place à des cris de fillette terrorisée) prendra ainsi les allures d’un clash entre titans ( !) quand Ripley, pour se mettre au niveau de sa gigantesque rivale, s’engoncera dans une puissante armure robotisée pour engager un combat mano à mano.


Tout est question pour James Cameron de fluidité (les trois actes s’enchaînent parfaitement), d’équilibre (entre stéréotypes virils et finesse émotionnelle), de cohérence (la direction artistique est de tout premier ordre), et de maîtrise du rythme (crescendo, cela va de soi) et de la narration (linéaire pour un maximum d’efficacité). 


Mais un tel résultat ne s’est acquis que dans l’adversité. Méprisé par la majorité de son staff britannique qui ne supportait pas ses prétentions et ses méthodes exigeantes, James Cameron eut à livrer bataille pour imposer sa vision, allant jusqu’à remercier son premier chef opérateur, à endurer une grève du personnel technique, à changer l’un de ses interprètes principaux (James Remar fut remplacé par Michael Biehn dans le rôle du caporal Hicks) en cours de tournage et dut finalement raccourcir son montage d’un gros quart d’heure à la demande du studio. 



Fort de ses efforts de mise en scène spectaculaires, de son scénario brillant et de son casting charismatique, ALIENS, LE RETOUR récolta un succès public et critique à la hauteur de l’attente suscitée (il s’agit après tout de la suite d’un classique reconnu), sept nominations à l’oscar (il en gagna deux pour le mixage son et les effets visuels), et devint pour les studios l’un des modèles à suivre en matière de séquelles bigger, better and louder.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire