mardi 10 mai 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #42 - S.O.S. FANTÔMES

Réalisé par Ivan Reitman - Sortie US le 8 juin 1984 - Titre original : Ghostbusters.
Scénario : Dan Aykroyd & Harold Ramis.
Musique : Elmer Bernstein et Ray Parker Jr. (thème musical et chanson-titre).
Directeur de la photographie : Laszlo Kovacs.
Avec Bill Murray (Peter Venkman), Dan Aykroyd (Ray Stantz), Harold Ramis (Egon Spengler), Sigourney Weaver (Dana Barrett), Ernie Hudson (Winston Zeddemore), Rick Moranis (Louis Tully), Annie Potts (Janine Melnitz), William Atherton (Walter Peck), David Margulies (Mayor Lennie), ...
Durée : 104 mn.
Trois scientifiques spécialisés dans les sciences occultes et le paranormal, risée de leurs pairs, décident de créer une entreprise spécialisé dans la capture des spectres et autres revenants. Le succès est fulgurant. Mais le cas d'une de leurs clientes, Dana Barrett, résidente d'un immeuble au passé mystérieux, semble dissimuler une menace qui pourrait peser sur le monde entier, ...


Né de l'imagination de Dan Aykroyd, passionné d'occulte et de surnaturel, S.O.S. FANTÔMES n'avait, à l'origine, rien d'une comédie fantastique tout public. Au contraire, le scénariste/comédien ambitionnait alors d'en faire un film d'horreur fantastique adulte, terrifiant et incroyablement spectaculaire. Son tout premier traitement fut même estimé pour un budget alors pharaonique de plus de 150 millions de dollars. Tout simplement impensable pour un film riche en frissons interdits aux moins de douze ans et destiné à un public restreint. L'idée d'en tirer un long-métrage demeure néanmoins et, avec l'aide de son comparse Harold Ramis (comédien, scénariste et futur réalisateur d'UN JOUR SANS FIN et MAFIA BLUES), il réoriente le projet vers la comédie et le fantastique tout public. Ce nouveau scénario terminé, le projet est confié à Ivan Reiman, réalisateur de STRIPES (1981), une comédie culte outre-atlantique, coscénarisée par Ramis et avec ... Bill Murray en vedette. La somme de ces talents réunis fait donc de S.O.S. FANTÔMES  une comédie atypique, à la fois vitrine ultime de l'humour des piliers du Saturday Night Live mais aussi énième modèle de fantastique populaire plus ou moins coulé dans le moule des productions de Steven Spielberg (la norme de l'époque) qui, juste retour des choses, en récupèrera le principe pour le MEN IN BLACK (1997) de Barry Sonnenfeld, descendant légitime et sci-fi du métrage d'Aykroyd, Ramis et Reitman.


A l'écran, que reste t-il des intentions premières de Dan Aykroyd ? Pas grand chose, quelques moments épars. Une vision du palais de Gozer noyé dans des flammes infernales et des nuages apocalyptiques, une discussion inquiétante entre Aykroyd et Ernie Hudson sur la fin du monde, un zombie en état de décomposition avancé aux commandes d'un taxi new-yorkais et, surtout, l'enlèvement de Dana Barrett par l'entité Zuul, pur moment d'effroi old school et très premier degré, noyé dans un film par ailleurs bien sage.
Faux-film choral, S.O.S. FANTÔMES laisse la vedette à Bill Murray, tout simplement énorme dans son rôle de scientifique raté, dragueur, égocentrique et provocateur. Le talent comique de Murray est de rendre ce personnage, par essence antipathique, incroyablement sympathique aux yeux du public. Sa romance improbable avec une Sigourney Weaver au sex-appeal renversant n'en dégage que plus de force. Le reste du casting, intégralement impeccable mais clairement en retrait, semble n'exister que pour lui servir de tremplin. Notons tout de même les prestations délirantes de Rick Moranis et Annie Potts, le premier désarmant de cabotinage burlesque et la seconde mémorable dans un personnage de secrétaire intello, râleuse mais aussi très fleur bleue.


 Techniquement, S.O.S. FANTÔMES, à défaut de faire preuve d'audace ou d'ambitions cinématographiques démesurées, respire le bel ouvrage. Photo soignée, musique parfaitement équilibrée entre le score fantastico-jazzy d'Elmer Bernstein et des chansons cultes ("Who you gonna call ? ... Ghostbusters !!!") et effets spéciaux réussis (avec des fantômes crédibles et un climax "godzillesque") témoignent du professionnalisme respectueux d'Ivan Reitman. La suite, sortie en 1989 ne sera malheureusement pas aussi mémorable, la faute à un scénario paresseux et un méchant qui manque clairement de poids face à Gozer, le Destructeur !

 

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