lundi 16 mai 2011

LE SURVIVANT - 16 mai 2014 (épisode #52)

J'ai fait mes adieux à Josée et à Deschain très tôt dans la matinée. La vieille dame fait peine à voir. Elle commence à payer ses exploits pour s'échapper du camp. La voir ainsi, si pâle, me fait dire qu'elle ne vivra plus très longtemps. J'ai pris Deschain à part et lui ai fait promettre de ne pas l'abandonner et de s'occuper d'elle aussi longtemps que nécessaire. Pour l'instant, ils n'ont pas l'intention de bouger. Cette maison offre un abri plus que correct et assez discret. Suffisamment délabrée pour ne pas attirer les éventuels pillards et bien placée pour voir venir les hordes de morts-vivants de loin. 
Deschain est un type bien. Ils s'en sortiront pas trop mal. Je veux bien me risquer à un peu optimisme sur ce coup là. Je lui ai serré la main une dernière fois et j'ai franchi le seuil de la porte. Sans me retourner une seule fois.

Bien avant que le soleil ne soit haut dans le ciel, j'avais repris la route. Il me reste six conserves de haricots,  deux paquets de biscottes et trois bouteilles d'eau. J'ai un pistolet automatique et huit chargeurs et Josée m'a fait don de sa hache. Deschain m'a également filé une carte, un peu plus précise que celle dont j'avais l'intention de me servir, et une boussole. Avant l'épidémie, j'avais pris l'habitude de me servir de ma boussole virtuelle, application très pratique de mon téléphone portable. Mon sens de l'orientation étant parfois pathologiquement merdique, la boussole est, à mes yeux, l'une des plus belles inventions qui puisse exister. 

Je ne suis que trop au courant du danger qu'il peut désormais y avoir à croiser d'autres survivants, surtout si ceux-ci sont armés et ont la dalle. C'est pourquoi, j'ai décidé de ne plus trop suivre les grands axes. J'alternerai désormais routes départementales et chemins poussiéreux. Je n'ai croisé que peu de zombies mais je n'en ai pas laissé s'approcher un seul. J'avais peur de me fatiguer trop vite en maniant la hache. J'avais peur de l'imprécision de l'arme. J'ai chopé le truc au bout du troisième zombie. Et, physiquement, je suis bien loin de celui que j'étais autrefois. Je ne suis plus que muscles et nerfs. Maigre, mais agile, et endurant. J'ai toujours rêvé de devenir Conan étant adolescent. Mais là, je me rapproche plus d'une silhouette à la Bruce Lee. Ce qui n'est pas plus mal en fait. 

Ma foulée s'est améliorée. Si j'en crois la carte et les panneaux des villages et hameaux que j'ai contournés, je me trouve à 10 km à l'est de Vichy, dans l'Allier. J'ai parcouru pas loin de 50 km, évoluant en parallèle de la route nationale 7. C'est un record que j'espère battre demain. Je passerai la nuit dans un 4x4 échoué dans un fossé. J'ai failli passer devant sans le remarquer mais ça aurait été dommage de rater une telle opportunité. La banquette arrière est incroyablement confortable et j'ai même trouvé un paquet de crackers dans la boîte à gants ainsi qu'un briquet.

La nuit tombe et le silence est insupportable. Je ne vais sans doute pas très bien dormir mais tant pis. Tous mes sens sont en alerte, mais mon esprit semble s'être calmé. Je n'éprouve plus ce besoin incontrôlable de gamberger. Que me reste t-il à perdre ?

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