jeudi 31 mars 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 1980 # 4 - SHINING

SHINING, c'est la revanche de Stanley Kubrick sur le public qui bouda son somptueux BARRY LYNDON; Le film d'horreur ultime, démesuré. "Ah, vous voulez voir un film d'horreur ? Après celui-ci, vous n'en aurez plus jamais envie !", c'est le message que Kubrick semble adresser avec SHINING. 
Partant du roman de Stephen King (dont il ne trahit pas la structure mais plutôt les détails, en altérant ainsi radicalement le ton), le génie barbu accumule tous les types d'excès possibles. Jusqu'à la lisière du ridicule, le tout volontairement dans un numéro d'équilibriste ahurissant. Les violons sont employés jusqu'à la stridence la plus insupportable possible. La violence de toute la production de l'époque est dépassée - noyée même ! - en un seul plan qui voit les couloirs de l'Overlook submergés par des hectolitres de sang; Shelley Duvall, l'héroïne, bat des records d'hyperventilation et de mimiques paniquées et apeurées. Et Jack Nicholson, lui, se transforme carrément avec force haussement de sourcils en grand méchant loup, hache à la main. Un an avant le EVIL DEAD de Sam Raimi, Kubrick livre avec SHINING un film d'horreur tellement grand-guignolesque dans ses partis pris qu'il frise la parodie. Si vous en doutez encore, rappelez-vous ce long zoom arrière sur le cadavre frigorifié de l'écrivain Jack Torrance (Nicholson), éternellement figé dans une impayable grimace de surprise et de mécontentement absolu. Un tel plan n'aurait guère semblé déplacé dans un bon vieux Tex Avery des familles.
Mais SHINING n'est pas que style. En toile de fond, et toujours dans un esprit profondément revanchard, Stanley Kubrick taille un costard à la sacro-sainte cellule familiale américaine. La décrivant comme pourrie dès le départ (le père ancien alcoolique au regard inquiétant, la mère amorphe, le fils solitaire et "différent"), la famille Torrance se désintègre de l'intérieur à toute vitesse. Et avec elle, le rêve américain d'une saine normalité.No future !!!
Avec un humour féroce, cynique, SHINING terrifie autant qu'il amuse. Un vrai train fantôme qui n'hésite pas à renvoyer le spectateur au psychopathe qui, c'est inéluctable, se cache en lui. Et Stanley Kubrick inventa le cadeau piégé ! Niark Niark Niark !!!

LE SURVIVANT - 31 MARS 2014

A la question : "Paris brûle t-il ?", il me semble que la réponse est oui. Et pas qu'un peu. J'ai quitté la ville juste à temps. Timing irréprochable, chers amis. Je me trouve actuellement à Juvisy sur Orge, à proximité de la route départementale 29. J'ai roulé jusqu'à la panne sèche. J'ai continué à pied jusqu'à ce que je trouve un refuge convenable. Un restaurant en l'occurrence.
Les flammes qui consument la capitale de notre belle république française sont visibles à des kilomètres à la ronde. Etrange spectacle. Si tant est que l'on puisse appeler ça un "spectacle".
Le premier kilomètre jusqu'à la porte d'Italie fut moins rude et dangereux que prévu. Au risque de me répéter, les zombies sont lents, très très lents. Il me semble que j'avais surestimé leurs capacités à me renverser de la bécane. Trop rapide pour une foule de cannibales nécrosés ! Bien sûr, je suis resté prudent mais, à une ou deux frayeurs près, j'ai pas eu trop de soucis. Le vrai problème est venu des barrages érigés par l'armée à hauteur du périphérique. Impossible de passer autrement qu'en mettant pied à terre et en déblayant les sacs de sables. A vitesse grand v. C'est à ces barrages également que se trouvaient les restes les plus "significatifs" d'un sacré gueuleton de zombie. Des flaques de sang séché partout, des os, des carcasses éventrées. J'aurais vraiment pas voulu être là au moment du carnage. Il m'a fallu trois heure  pour quitter Paris et atteindre le Kremlin-Bicêtre. Je ne me suis pas attardé sur place non plus. Assez pour siffler la moitié de ma bouteille d'eau. 
De là, j'ai suivi la nationale 7, jonchée d'épaves de voiture. J'ai dépassé l'aéroport d'Orly, puis j'ai quitté la nationale pour les petites routes. D'autres barrages de l'armée et de la gendarmerie entouraient l'aéroport réduit au silence. D'autres obstacles mortels qu'il a fallu contourner autant que possible. La plupart des zombies sur place portaient l'uniforme. Des gendarmes et des militaires. Déjà que je ne les ai jamais trouvé très intelligent de leur vivant. Les voir tourner en rond, le regard vide à la recherche de chair humaine m'a arraché un fou-rire. Le premier depuis un bout de temps. Comment peut-on rire dans une telle situation ? Mieux vaut en rire moi je dis, pour éviter de devenir fou. Mais, si quelqu'un m'avait entendu rire à ce moment précis, alors il m'aurait très vraisemblablement traité de fou. Drôle de monde ...
J'ai atteint Juvisy au crépuscule. L'endroit avait probablement été évacué très tôt. Pas un chat. Presque aucune trace de pillages. Un ou deux zombies sur l'avenue principale mais il ne m'ont pas vu je pense. J'ai laissé la moto sur le bas côté et j'y ai laissé le casque. J'ai également laissé un message sur un poteau de signalisation à proximité, tagué à la bombe de peinture verte. Le message est simple : "Survivant à pied. Vers le sud. N7". Libre aux éventuels rescapés de me rejoindre. 
Le restaurant dans lequel je m'abrite s'appelle "Au Sel Noir". Joli nom, vous ne trouvez pas ? Il restait pas mal de conserves en cuisine et des réchauds à gaz. J'ai pu manger chaud. Des raviolis à la bolognaise. 
Je me suis enfermé dans la cave à vin. La meilleure planque possible. Dès demain, je reprends ma petite randonnée. Réveil aux aurores. Après mon deuxième ou troisième cauchemar.
Je suis encore en vie. Je ne vais pas remercier Dieu. Ce n'est pas de l'ingratitude mais du réalisme. Ce n'est pas à lui que je le dois. Pour autant que je sache, il n'existe pas. Désolé, mais je ne suis pas prêt de guérir de mon athéisme aigu. Je préfère remercier mon instinct de survie.

mercredi 30 mars 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #3 - THE BLUES BROTHERS

Mettons fin au suspense : THE BLUES BROTHER est le meilleur film de tous les temps. Voilà, c’est dit. Pas la peine de revenir dessus. Passons à autre chose. En transposant sur grand écran l’univers musical ultra-référentiel du duo Aykroyd/Belushi (qui interprétait les frères Blues pour le public du Saturday Night Live depuis 1976), John Landis s’est retrouvé face à un défi de taille : comment éviter de trop diluer sur la longueur d’un long-métrage ce qui n’était à l’origine que de courtes et énergiques prestations scéniques ? Pour résoudre ce casse-tête, Landis, alors au zénith de sa créativité, a choisi la méthode la plus frontale : livrer un grand spectacle frénétique et destructeur se reposant sur un scénario prétexte, tout en livrant son message d’amour, de paix, de rock n’ roll et de désobéissance généralisée avec un sérieux imperturbable et une sincérité en bêton.
S’il reste conçu et pensé pour le cinéma (Landis exploite son imposant budget avec une belle générosité), THE BLUES BROTHERS ne renie en rien ses origines télévisuelles puisque, en soi, le film n’est ni plus ni moins qu’une enfilade de sketch reliés entre eux par un argument simplissime (sauver un orphelinat déficitaire en organisant un gigantesque concert de blues), une justification aussi absurde que géniale (les Blues Brothers sont en mission pour le Seigneur !)  et une enfilade d’antagonistes/running gags carrément irrésistibles (un duo de troopers hargneux, des nazis, un groupe de country ou encore Carrie Fisher et son arsenal à faire pâlir Rambo de jalousie). Le tout ponctué de numéros musicaux soignés et rythmés, destinés à remettre sur le devant de la scène un all-star cast alors en passe de virer has been (Ray Charles, Aretha Franklyn, James Brown, Cab Calloway, John Lee Hooker). Pour éviter la lassitude que pourrait engendrer un tel procédé, John Landis construit son film en un crescendo totalement maîtrisé, jusqu’à une dernière demi-heure proprement euphorisante où il fait suivre au fameux concert une homérique course-poursuite qui, en plus de pulvériser des records en matière de tôle froissée, de vitesse et de figuration policière, se permet également de résoudre la totalité des sous-intrigues cumulées et … de faire décoller les voitures au son de la Chevauchée des Walkyries.
La complémentarité et la force comique de Dan Aykroyd (alors svelte) et de John Belushi (capable de jongler comme personne entre statisme et bouffonnerie) est, quant à elle, la pierre angulaire du film. Animés par une passion commune et sans borne pour la musique noire américaine, les duettistes saisissent l’opportunité du long-métrage pour dresser le portrait, parfois inattendu (et pas si éloigné que ça du Philadelphie du ROCKY de John G. Avildsen), du Chicago des sans grades, entre pauvreté chronique et optimisme sans limite. Ainsi, les Blues Brothers ont beau être menteurs, voleurs, et irrespectueux de la loi et de l’ordre, ils se battent pour une cause juste. Frères blancs délaissés par leur parents, ils se sont construit une identité métissée dans un orphelinat religieux et se veulent (peut-être un peu malgré eux) les champions de la lutte des classes comme en témoigne l’impayable scène du restaurant où ils se font un plaisir de gâcher une soirée de la haute société afin de débaucher un de leur ancien musicos devenu serveur propre sur lui. Et quand ces dernier prêchent l’amour (même à une bande de rednecks avides de country music et de bières) ils visent des valeurs essentielles tels que la tolérance et la liberté. Révolutionnaire, les Blues Brothers ? Un peu, mon neveu. Sans eux, il y a fort à parier que les films des Adam Sandler, Ben Stiller, Mike Myers et autres Will Ferrell ne seraient pas les mêmes. Ils sont les pères de la nouvelle comédie américaine, ce mélange de régression et de naïveté, le tout animé de vrais ambitions d’auteurs. Et en plus, c’est le meilleur film de tous les temps. Mais je l’ai peut-être déjà dit, non ?

LE SURVIVANT - 30 MARS 2014

Les lendemains de cuite, je croyais connaître. Mais alors là, je bats des records. J'ai un mal de crâne XXXL !
Le feu continue de s'étendre mais sans se rapprocher de mon pâté de maison pour autant. Grâce au vent. Des rafales se sont mises à souffler vers le nord. Un peu de répit, même si il est hors de question que je continue à traîner ici. 
Je suis parvenu à diriger ma carcasse fatiguée vers les deux voitures garées dans la cour intérieure. J'ai titubé tout du long. Inutilisables toutes les deux. J'ai lâché une belle collection de juron. Mon préféré je le consigne ici  pour la postérité : "putain d'enculé de tête de bite à la con !". 
Mais revenons aux véhicules. La première avait  le réservoir vide. Elle a refusé de démarrer. La seconde a un demi-plein mais la batterie semble à plat. Je suis un ignare en mécanique. Comment on charge une batterie de voiture ? Pas la moindre idée. 
Mais la bonne surprise était cachée à mon regard. Une moto. Une Suzuki Bandit 1250S, pour les connaisseurs. Le casque posé sur la selle. Et la clé sur le contact. Noël avant l'heure. Mon ticket de sortie. Là encore, le réservoir ne semble pas bien plein. Mais si je siphonne le réservoir des deux autres véhicules, ça devrait suffire. J'ai fouillé trois appartements (pas de zombies, la chance continue de me sourire) pour trouver le matériel nécessaire. Un tube de 2 mètres de long et un jerricane.
Je suis parvenu à récupérer 3 litres et demi. Non sans avoir avalé une bonne gorgée d'essence. J'ai vomi tripes et boyaux. Entre le régime de boîtes de conserves froides, l'alcool, la fumée que je respire à plein poumons depuis déjà deux jours et l'essence, mon organisme continue de déguster. Mais si je suis malade, j'ai pas encore eu vraiment le temps de le remarquer. Je carbure à l'adrénaline. Je crois.
La bécane a démarré. Sans problème. C'est demain ou jamais. Mon dernier joker. Le plus emmerdant, c'est que je serais à découvert pendant tout le trajet. Va falloir zigzaguer, éviter de tomber. En plus d'être mauvais en mécanique, je suis un conducteur du dimanche. Quel con. J'ai une belle collection de défauts, non ?
J'ai passé tout le reste de l'après-midi à me confectionner une tenue de fortune pour éviter ou résister aux éventuelles morsures. Ces saloperies sont contagieuses. Leur salive sur une seule éraflure et c'est fini pour l'ami Lucas. Je porterai deux pulls avec un blouson en cuir par dessus. Pour le bas, un caleçon long avec deux pantalons en plus. Deux paires de gants en cuir. J'ai l'air ridicule. Mais le ridicule ne tue pas. Les morts-vivants, oui. 
La soirée est bien avancée. J'ai entendu des coups de feu et une série de hurlements pas si loin. D'autres survivants qui tentent de fuir comme moi. Est-ce qu'ils ont réussis ? Je crois pas. Pas tous, je pense.
J'ai mis la main sur une pile de bouquins de cul laissé à l'abandon par mon hôte anonyme. Alors, je me suis dit que .... une petite branlette avant de mourir, au cas où. Prenez-moi pour un taré si vous voulez. Je m'en fous. J'ai même pas pu bander de toute façon. Pourquoi je note tout ça ? C'est facile de dire la vérité à une page blanche.
On se revoit de l'autre côté ?

mardi 29 mars 2011

LE SURVIVANT - 29 MARS 2004

C'est bien connu. Un plan ne se déroule jamais comme prévu.
J'ai toujours eu pour habitude d'être pessimiste. Comme ça, on est jamais déçu. Je crois que là, je vais encore devoir revoir mes espérances à la baisse. 
Ce soir, je vais dormir, abrité (mais pour combien de temps ?) de l'incendie qui promet de ravager la totalité de Paris, à seulement 500 mètres de mon point de départ. 500 mètres.
La tactique des cocktails molotov a foiré. Doux euphémisme. Oui, les morts-vivants ont bien peur du feu. Mais ils sont beaucoup trop nombreux. J'ai quitté mon appartement aux premières lueurs de l'aube. J'y ai même mis le feu (hors de question de laisser ma collection de films et de jeux vidéos à ces raclures cannibales ou au premier venu) en bon adepte de la politique de la terre brûlée. Histoire de me motiver à aller de l'avant, aussi stupide (et ça l'est !) que cela puisse paraître. Ils étaient des centaines à m'attendre en rang serré. J'ai lancé mon premier cocktail pour me créer un espace, pour pouvoir passer. J'ai fait une belle connerie. Deux d'entre eux ont aussitôt pris feu et se sont jeté sur moi. Mourir cramé et dévoré à la fois. Quelle perspective ! J'ai eu tout juste le temps de profiter de la confusion de la meute pour m'enfuir. Pas par le chemin prévu, ça va sans dire. Mais dans la bonne direction, du moins il me semble.
Je me suis retrouvé dans une petite rue où ils étaient moins nombreux, un peu plus éparpillés. J'ai couru en esquivant chaque tentative de me mettre le grappin dessus. J'ai couru à en perdre haleine. J'en ai bousculé quelques uns. Au bout de la ruelle, j'ai contourné l'épave d'une camionnette pour me retrouver dans un autre merdier. J'ai sous-estimé leur nombre. Et j'ai sous-estimé la capacité des incendies et de la fumée à masquer mon odeur. 
Des milliers, des dizaines de milliers. Le boulevard qui me mènerait à la Porte d'Italie était totalement obstruée par les zombies. On aurait cru une manifestation, s'étendant jusqu'à l'infini. J'ai eu  le temps de remarquer que la porte d'un immeuble était ouverte, à une cinquantaine de mètres devant moi, juste un peu sur ma droite. Il a fallu jouer de la barre de fer pour y parvenir. J'ai pas fait le compte mais je crois bien en avoir étalé une bonne dizaine sur le chemin. Le crâne de l'un d'eux a littéralement explosé sous la force de mon coup et sa cervelle s'est répandue partout. Sur moi aussi. J'ai refermé la lourde porte blindée (là je bénis les paranoïaques sécuritaires que j'ai si souvent insulté !). Tout s'est passé si vite. 
La nuit tombe. L'incendie fait rage. Je me suis enfermé dans un grand trois pièces du cinquième et dernier étage. J'ai éliminé l'occupant des lieux. Un zombie bien sûr. Mais même s'il avait été humain, je crois que j'aurais pas fait la différence. C'est en étant aussi proche de la mort que l'on se rend compte à quel point on tient la vie (insultez-moi pour ce nouveau cliché, j'en ai plus rien à foutre ce soir). Je suis prêt à tuer quiconque risque de me faire tuer. 
Maigre consolation. Il reste un pack de bière. Douze fois 33 cl de bonheur en bouteille. Vous m'excuserez mais je crois que je vais toutes les siffler. 
Cet immeuble a une cour intérieure. Il y a deux véhicules. Deux voitures qui semblent en bon état. Je vais tenter d'en faire démarrer une. S'enfuir à pied n'est plus une solution.
Pourvu qu'il y ait de l'essence. Juste assez. Je baisse pas encore les bras.

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #2 - RAGING BULL

L'anti-Rocky Balboa !! Scorsese et De Niro, en forme olympique, imposent à l'Amérique la vision d'un looser d'envergure. Boxeur talentueux, Jake La Motta est l'exemple type du gars qui va tout foutre en l'air. Sa vie, sa carrière, sa famille. Pourquoi ? Par jalousie, par paranoïa, par insatisfaction. Non, Jake La Motta n'est pas Rocky Balboa et ses victoires sur le ring n'ont rien à voir avec une quelconque rage de vaincre ou de se prouver quoi que ce soit. Jake La Motta est un animal qui ne saura jamais vraiment ce qu'il cherche.
RAGING BULL est né de la passion de Robert De Niro pour un livre narrant la vie de Jake La Motta, boxeur à l'envergure de champion originaire de Brooklyn. Et il mit toute son énergie à convaincre Scorsese de le réaliser. En proie à un doute alors constant, le réalisateur de MEAN STREETS et TAXI DRIVER eut toutes les peines du monde à trouver de l'intérêt à cette histoire. A peine croyable lorsque l'on voit le résultat, véritable concentré des thèmes de prédilection du bonhomme. Auto-destruction, tentatives désespérées de rédemption, déchéance, croyance et symbolique catholique. Tout y est ! Véritable ordure à laquelle le public est quasiment contraint de s'attacher, Jake La Motta est un personnage fascinant. En constante descente aux enfer, le personnage relance l'intérêt chaque fois un peu plus de par son caractère imprévisible.
Stylisée à l'extrême (les combats de boxe sont des morceaux de bravoure technique tous indépendants les uns des autres), la violence semble ici être le seul moyen d'expression du personnage principal. Et ,par contamination, de tous ceux qui l'entourent. Jake La Motta est incapable de s'exprimer autrement que par ses poings, ainsi l'atteste ses pathétiques tentatives de stand up comedian dans différents cabarets. 
L'utilisation du noir en blanc, forcément anti-commerciale, enferme le film dans une univers à la fois désuet et sans avenir mais renforce également la notion de parabole intemporelle de RAGING BULL. S'il s'abstient de porter des jugements, Scorsese épingle la futilité de la quête de la gloire et du bonheur matériel. Une quête dénuée de la moindre spiritualité et qui amène son "héros" dans une impasse déchirante et douloureuse. Cloîtré dans une cellule, il ne cesse de frapper un mur comme une bête en cage, criant "Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?" encore et encore. Il n'obtiendra jamais de réponse et, dans un ultime éclair de lucidité, comprendra que "le spectacle doit continuer". Quoi qu'il en coûte ...
La forme est brillante, le discours est nihiliste au possible (pas de héros, pas d'échappatoires), mais RAGING BULL reste, trois décennies plus tard, un objet aussi déroutant que profondément attachant.  

lundi 28 mars 2011

LE SURVIVANT - LUNDI 28 MARS 2014

Mon sommeil, moins agité qu'on ne pourrait le croire dans ces circonstances, a été écourté par une série d'explosions. A 1 ou 2 km au nord-est, avant l'aube. Une grande fumée s'élève maintenant depuis ce qui fut l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Avant la mi-journée, l'odeur est devenue insupportable. Un mélange de chair grillée, d'essence et de produits chimiques ou de caoutchouc. Jour après jour, mon odorat subit agression après agression. Et c'est pas près de s'arrêter. Chassés par le feu comme des rats par une épidémie de peste, les morts refluent vers le sud, vers mon quartier, entre autres. C'est pas pour faire le difficile, mais ça commence vraiment à devenir infréquentable comme coin.
Finies les tergiversations. Demain, je met les voiles. Direction le sud donc. Mais la priorité, c'est de quitter l'enceinte de la ville. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? J'ai l'intention de me diriger vers la Porte d'Italie par l'itinéraire le plus direct qui soit. Pas de détours. Avenue d'Italie, puis au-delà du périphérique. J'espère pouvoir pousser jusqu'à la station métro de Kremlin-Bicêtre et trouver un abri avant la nuit. Une ballade riche en sensations fortes. Et interdit de s'arrêter pour regarder le paysage.
Je récapitule les rues pour les itinéraires de secours. Je fais l'inventaire de mes besoins. Assez de nourritures pour deux jours au moins. Un peu plus d'eau. Des armes. Je suis pas très doué avec une arme de feu mais je garde quand même sur moi un pistolet automatique avec deux chargeurs que j'ai récupéré chez encore un autre voisin. Pour le reste, ce sera une barre de fer. Simple et efficace. Et surtout, ça m'évite de trop m'approcher. ça me donne une bonne allonge. Les cocktails molotovs sont prêts eux aussi. Une petite dizaine dans une musette. Il va falloir que j'évite le gaspillage. Je me demande si je croiserai d'autres survivants en chemin ...
Je fais le tour de l'appart et je lance des regards à tout ce que je dois laisser derrière moi. Des objets en pagaille. Mon téléphone portable ne manque déjà plus. Comme tout le monde, j'étais devenu un esclave de ce petit concentré de technologie. Je ne m'imaginais pas que je m'en séparerai aussi facilement. C'est ma musique qui me manquera le plus. La batterie de mon lecteur mp3 est à peine entamée. Je me suis d'ailleurs fixé une règle à ce sujet : une chanson par jour. Sans musique, autant se tirer une balle dans la tête de suite. Ce soir, c'est "The Great Gig in the Sky" des Floyd. J'ignore si c'est un morceau approprié à la veille de ce qui m'attend mais bon, ça devrait faire l'affaire. 
J'ai vécu là pendant cinq ans. Plus je me force à rattacher un souvenir à tel ou tel mètre carré, meuble, pièce, plus ça m'échappe. C'est sans importance. Je suis prêt à parier ma dernière bouteille de rhum que tout sera très vite parti en fumée. Et si je suis encore en vie après demain, alors les souvenirs referont surface.
L'incendie se propage vite. D'immeuble en immeuble. Je vais dormir trois ou quatre heures et, après ça, j'aurais plus le choix. Zombies me voilà ! Soit je vous échapperai, soit vous aurez droit à un bon gueuleton avant de griller en même temps que tout Paris.

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #1 - LA PORTE DU PARADIS

Célèbre avant tout pour avoir été un gouffre financier, celui qui entraîna United Artists au bord de la faillite totale, le film de Michael Cimino est avant tout un monument de cinéma. Essentiel et profondément déprimant à la fois.
LA PORTE DU PARADIS explore un évènement méconnu de l'histoire américaine. Méconnu ? Non. Honteux serait un terme plus juste. Le massacre de la guerre du Comté de Johnson dans le Wyoming en avril 1892, conséquence d'un conflit opposant immigrants de l'Europe de l'Est et grands propriétaire terriens. 
Cimino déploie un faste impressionnant pour raconter ce qui est essentiellement une histoire sans le moindre héros. Mouvements de caméra spectaculaires, décors aux réalisme incontestable, LA PORTE DU PARADIS est un régal artistique de tous les instants. Pourtant, les personnages principaux, rongés par leurs ambitions et un déchirement moral constant poussent le spectateur vers un constat terrible. Les Etats-Unis se sont érigés dans le sang, et pas seulement celui des indiens mais aussi celui de ses immigrants assassinés par des "patriotes" avec la bénédiction du président en personne. Hallucinant ! 
Au rayon des scènes mémorables, citons la mort du personnage campé par Christopher Walken. Encerclé, il périra sous les balles de ceux qui furent ses anciens commanditaires. Un déluge de plomb et de feu, teinté d'une déchirante preuve d'amour. 
Les amateurs de casting en or seront également aux anges : Christopher Walken donc, mais aussi Kris Kristofferson, Isabelle Hupper, Jeff Bridges, John Hurt, Mickey Rourke, Tom Noonan, Brad Douriff. 
LA PORTE DU PARADIS est une expérience incontournable car il est le dernier grand film indépendant produit par un studio avant que le cinéma à gros budget ne prenne un tournant plus commercial au cours de la décennie à venir.

dimanche 27 mars 2011

LE SURVIVANT - 27 MARS 2014

Je crois que la vie de citadin m'a ramolli. Pour ma première incursion à l'extérieur depuis deux semaines, j'ai bien failli y passer. Ces créatures ont beau être lentes, je me suis laissé surprendre. Et j'y ai perdu une veste. Une veste en cuir. Ma veste en cuir. Je l'aimais bien. Merde.
Fuir Paris ne va pas être une mince affaire. Je suis seul contre des centaines de milliers. Il va falloir que je m'organise. Il va me falloir du matos aussi. D'où ma petite ballade. En face de ma rue, il y a une droguerie. Par chance, les pillages l'ont épargnée. Plus ou moins. Sur ma liste d'indispensables se trouvent toutes sortes de produits inflammables. Parce que les zombies ont peur du feu. Un réflexe primitif faut croire. Bien ancré dans leur cerveaux en putréfaction. Or, si je calcule bien mon coup, le feu devrait pouvoir me servir de barrière anti-zombies. Je vais me baliser un chemin à grand coup de cocktails molotovs.
Au petit matin, les zombies se font rare en général. Mystère et boule de gomme. Mais l'opportunité était trop belle. Je suis sorti par l'une des fenêtres des appartements du premier étage. Il n'y en avait que deux ou trois sur un rayon de 50 mètres. J'ai accroché une corde à la rambarde du balcon et je me suis lassé descendre en douceur. Un seul a tourné la tête vers moi, sans vraiment me voir. Un coup de chance ? J'ai traversé la rue jusqu'à la droguerie. Porte ouverte. J'ai démarré le chronomètre sur ma nouvelle montre que j'ai "emprunté" à un de mes voisins. 10 minutes pas plus. C'est le temps que je m'étais laissé pour faire mes courses. Sans le passage à la caisse, je me suis dit que ça ne prendrait pas plus de temps. Et j'ai respecté le temps imparti. Mais ce qui s'est passé, c'est que je les ai gravement sous-estimé ces cadavres ambulants. Il y en avait une trentaine qui m'attendait à la sortie. Peut-être qu'ils ne m'ont pas vu sortir de l'immeuble. Mais ils m'ont senti, ça j'en suis certain. 
Avec une vingtaine de kilos de produits dangereux dans mon sac à dos, dès que je les ai vu, j'aurais du me mettre à foncer. Ne pas les laisser former une masse compacte. Mais j'ai hésité. Juste une putain de fraction de seconde de trop. Trop mou. Deux d'entre eux m'ont agrippés par la manche, en tentant de mordre le cuir. Un adolescent et un type dans un costume hors de prix et maculés de sang séché. J'ai donné des coups d'épaules et j'ai distribué des coups de poings. Autant que possible pour les éviter de mordre. J'ai jamais aimé les bagarres et je suis pas taillé pour. Pas le choix pourtant. 
Et pour remonter, merci la poussée d'adrénaline. J'avais jamais grimpé à une corde aussi vite. Record personnel.
Il s'en est fallu de peu. Oh oui. A l'heure qu'il est, je me demande ce qu'il reste de ma veste. Qu'il s'étouffe avec le cuir !!
A la lueur d'une bougie, j'ai examiné une carte de France en détail. Où aller ?
Mon instinct me dicte de partir pour le sud. L'air de la mer me fera du bien, je crois.

CHRONIQUE BD EXPRESS - MARVEL ZOMBIES

Presque totalement absent de nos écrans durant les années 90, les morts-vivants sont revenus en force. Ultra-populaires, les bouffeurs de viande crue (humaine de préférence) squattent désormais séries tv, jeux vidéos, bd, cinéma bien sûr et conventions en tous genres. On pourrait craindre l'overdose, le ras-le-bol. Mais c'est loin d'être le cas et, franchement, ce n'est pas pour me déplaire.
Espérant profiter de cette vague populaire, Marvel n'hésite donc pas à décliner ses super-héros à la mode zombie. Et la maison aux idées, bien décidée à ne pas saloper cette opération ô combien opportuniste, a offert un pont d'or au génial (et prédestiné) Robert Kirkman, heureux papa de la série THE WALKING DEAD, pour s'occuper de cette nouvelle franchise. Malin, Kirkman profite de sa totale indépendance pour, justement, prendre le contre-pied total de THE WALKING DEAD. Le noir et blanc cède la place à la couleur, le sérieux papal à l'humour noir et les humains s'effacent devant les zombies, aussi affamés que bavard. Le gore, lui, demeure. 
La grande force de MARVEL ZOMBIES tient dans son approche originale du zombie. Créature muette par excellence, condamnée à déambuler laborieusement en pourchassant les rares humains qui croisent son chemin, le zombie trouve enfin l'occasion d'exprimer toute sa souffrance. Les super-héros zombifiés, tiraillés entre leur appétit contre-nature et les fragments d'une vie passée à combattre le mal, investissent tout autant leur énergie à traquer leurs proies qu'à tenter de trouver un remède à leur condition (enfin ... pas tous, faut avouer). Parmi les moments mémorables, on retiendra surtout ces quelques cases où Spider-Man explique à Luke Cage qu'il préfère continuer à garder son masque, identité secrète ou pas, car il n'est plus capable de se regarder dans une glace après avoir dévoré sa tante May et Mary Jane. La discussion a lieu alors que les deux anciens héros tapent le carton en attendant de trouver un plan qui leur permettrait de boulotter Galactus en personne. La scène est hilarante et tragique à la fois. Un équilibre parfait.
Des moments comme celui-là, Kirkman les enfilent comme des perles. MARVEL ZOMBIES est indispensable.
Cerise sur le gâteau, les numéros qui ne sont pas signés par Robert Kirkman se permettent eux aussi de tenir admirablement la route. Et même si graphiquement parlant, c'est rarement mémorable (exception faite bien sûr des couvertures signées Arthur Suydam, toutes de macabres et superbes relectures des couvertures les plus iconiques de l'histoire Marvel - avec une nette préférence pour Spider-Man tout de même), MARVEL ZOMBIES offre du politiquement incorrect de très haut vol.

samedi 26 mars 2011

LE SURVIVANT - 26 MARS 2014

Je m'appelle Lucas Barillet. 32 ans. Je vis à Paris dans le 13ème arrondissement et, au bas de mon immeuble, il y a tout un tas de morts-vivants qui se ballade.
J'ai trouvé tout un tas de cahier dans une armoire, chez mon concierge. Et plein de stylos aussi. J'avais jamais tenu de journal intime avant. J'ai jamais eu la patience. Et puis, y avait pas grand chose à raconter. Avant toute cette merde, il faut bien avouer que ma vie était chiante. Je vous dispenserai donc de vous en faire un résumé. Du moins, pour le moment. Je me demande d'ailleurs si ce que j'écris aujourd'hui intéressera un jour quelqu'un ou si on se torchera avec les pages, comme un rouleau papier de cul de luxe, comme dans ce film, Danse Avec Les Loups.
Comment on en est arrivé là ? La fin du monde. L'enfer sur Terre. Le pourquoi, je le connais pas. Je veux bien être bouffé si quelqu'un a la réponse à cette question. Mais si il y a au moins une chose que je peux faire, c'est faire le point. Vous dire quand tout a commencé. Le 2 février 2014. Un bol de céréales à la main, la tête dans le cul, j'ai allumé la télé. Et là, ils ont parlé d'une épidémie pas comme les autres. Pas de point d'origine. ça s'est déclaré dans plein d'endroits différents en même temps. Canada, Russie, Corée, Syrie. Les morts revenaient à la vie. C'est pas une nouvelle facile à croire. Dans une époque comme la nôtre, les canulars sont légion. Merci Internet. Et pourtant ...
C'est en allant jeter ma poubelle que la vérité s'est "imposé" à moi. Dans la cave. 
Le sang, les tripes, c'est une chose. Personne ne se rend compte que le pire, c'est l'odeur. Infect. A gerber tous ses repas de la journée en une seule fois. 
Ma voisine du dessus, célibataire, mignonne. Un type que j'avais jamais vu, le teint grisâtre, décharné, était en train de lui bouffer le visage, mordant à même la chair. Un globe oculaire à moitié mâché avait roulé par terre. Je voudrais vous dire que j'ai fait ce qu'il fallait et que ce zombie, je l'ai buté dans les règles de l'art. J'aimerais même vous dire que je me suis fait dessus et que je me suis enfuit en courant et en hurlant. Au lieu de ça, je suis resté planté là, ma poubelle à la main, envahi par la nausée. Je sais pas combien de temps. Mais j'ai fini par tourner les talons et je suis remonté chez moi. J'ai fermé la porte, j'ai mis le verrou et j'ai chialé comme un gosse, sans jamais lâcher cette putain de poubelle. 
Les morts reviennent à la vie. Le pays, ma ville, tout fout le camp à vitesse grand V. Il aura à peine fallu plus d'un mois. 
Depuis 13 jours, je survis, reclus, silencieux, en pillant toute la nourriture que mes voisins ont pas emporter avec eux. L'électricité et l'eau courante ne sont déjà plus qu'un souvenir. Coupés il y a deux jours. J'aurais pu quitter la ville lorsque l'armée a lancé un plan d'évacuation. Ils ont vidé l'immeuble en faisant du porte à porte en moins d'une matinée. Moi, j'ai refusé de partir. Traitez moi de con, si vous voulez, mais je suis un solitaire. C'est ce qui m'a toujours sauvé la vie. Avant que la télé, la radio et les réseaux mobiles ne rendent l'âme, toutes sortes d'histoires effrayantes se sont échappées des camps de réfugiés et des convois. Encerclés par les morts, regroupés comme des moutons qu'on amène à l'abattoir, ils ont pas fait long feu. Militaires ou pas. 
Bientôt, je vais être à court de vivres. J'ai pris ma décision. Va falloir trouver un plan solide et s'organiser. 
Faut quitter Paris.

LE SURVIVANT - MODE D'EMPLOI

J'avais promis une surprise hier. Et bien la voilà ! LE SURVIVANT est un roman. Enfin, roman le terme est un peu fort. Disons plutôt un (faux) journal intime en forme de feuilleton. La fibre littéraire me titille depuis si longtemps que je m'en serais foutrement voulu de ne pas m'être lancé dans une création, une fiction, un jour ou l'autre.
LE SURVIVANT est né de deux idées. D'abord, couvrir la France de zombies anthropophages affamés et pas beaux à voir. Parce que l'Apocalypse aux Etats-Unis, c'est gentil cinq minutes mais un changement de décor s'impose en fin de compte. D'habitude ravagée par la misère sociale, les yamakazis farceurs, les serial killers joués par Philippe Nahon et les comédies sauce TF1, la France méritait bien une petite invasion de cannibales sorties de leurs tombes en traînant la patte.
Ensuite, l'envie d'écrire au jour le jour, en me mettant dans la peau d'un survivant qui va tenter de rejoindre sa terre promise en évitant de se faire boulotter, c'était la possibilité inespérée de conjuguer travail d'écriture et jeux de rôle. J'ai une ligne directrice. A moi de maintenant de la suivre en respectant les quelques règles que je me suis imposé. Une page par jour (500 à 1000 mots maximum), pas de love story, un style concis capable de correspondre à la situation dans laquelle mon héros fait le récit de ses journées en pleine fin du monde.
J'espère donc de tout mon cœur que les mots choisis par Lucas Barillet, mon (votre ?) héros, sauront vous tenir en haleine. Je risque le plantage en beauté mais c'est pas grave. Au moins, j'aurais essayé ...

Rideau !

PANORAMA EXPRESS

Quoi de mieux pour se remettre dans le bain qu'un petit résumé des sorties cinéma qui ont marqué mon début d'année 2011 ? Le concept est simple mais casse-gueule : vous donner mon avis sur une dizaine de films en un minimum de temps et de mots.
Ben oui, c'est comme ça ! J'ai perdu du temps alors je le rattrape ! Attachez vos ceintures !!!!!!!!!!

> THE GREEN HORNET : Pour son premier blockbuster, l'ami Gondry (grand clippeur mais cinéaste inégal) se plante dans les grandes largeurs avec ce super-hero flick pas drôle et mal écrit. Quelques effets de style placés n'importe quand et n'importe comment (concédons tout de même un plan séquence en split-screen de folie) et une 3D inutile ne sauvent pas les meubles. Bien au contraire. (le 12/01/2011).
> BLACK SWAN : Aronofsky continue son parcours sans faute depuis son ovni en noir et blanc, PI. Avec une classe infinie, le cinéaste sublime son casting 3 étoiles (Natalie Portman et Vincent Cassel en tête) et nous offre un conte sur la folie proprement vertigineux. Sous influence (Satoshi Kon et Dario Argento sont cités plus que de raison) et quand même un peu trop propre sur lui, BLACK SWAN dégage pourtant une aura si forte qu'elle balaie ces quelques réticences ! (le 9 février 2011).
> TRON LEGACY : Pétard mouillé ou claque visuelle ? La séquelle tardive du film culte de Steven Lisberger ne manque pas de diviser. Impossible pourtant de passer sous silence une direction artistique irréprochable, des effets spéciaux innovants (Jeff Bridges rajeuni de vingt ans !), une 3D efficace et justifiée, une bande son démentielle offerte par Daft Punk et un épilogue poétique et inattendu. Le scénar a beau faire office de canard boîteux, la plupart des qualités que possède le film de Joseph Kosinski relèvent pourtant de l'inédit dans le domaine des machines à fric hollywoodienne. Imparfait mais appréciable. (le 9 février 2011).
> 127 HEURES : Malgré tout le talent de James Franco dans le rôle principal (si vous devez voir le film, il est la seule raison valable et suffisante à justifier le déplacement), le film de Danny Boyle peine à maintenir l'intérêt. Trop d'effets de style et pas assez de cœur et de rigueur (la gestion du temps est bordélique au possible) en font un sacré rendez-vous manqué. (23 février 2011).
> TRUE GRIT : C'est moi qui vous le dis, les westerns se font trop rares de nos jours. En pleine forme, les frères Coen rappellent aux sceptiques que le genre n'est pas mort en lui offrant un classique instantané. Jeff Bridges dominent de toute sa silhouette cette fabuleuse histoire de vengeance. Le Dude remplace le Duke, les six-coups crachent le plomb et le temps d'un film, j'ai retrouvé mon âme de gosse, celui qui ne jurait alors que par LES SEPT MERCENAIRES, TOM HORN et EL DORADO. Vite, un autre western !! (23 février 2011).
> SANCTUM : La plus belle 3D depuis AVATAR et ... c'est tout. Soporifique au possible. Pas besoin de s'attarder. Au suivant ! (23 février 2011).
> PAUL : Si l'absence de Edgar Wright derrière la caméra se fait cruellement sentir (c'est Greg Mottola qui réalise en pilote automatique), le scénario joyeusement référentiel, l'humour efficace et la sincérité du duo Pegg/Frost emportent le morceau. Mention spéciale à Seth Rogen, bien plus drôle en alien grande gueule qu'en Green Hornet (merci les CGI ?). (le 01/03/2011).
> WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES : KABOOOOMMMMM !!! RATATATATATA !!!! EN AVANT MARINES !!!!!!!!!! Rien d'autres à dire, sinon que la lobotomie fut très agréable ... (le 16 mars 2011).
> L'AGENCE : Transformer une histoire de Philip K. Dick en comédie romantique old school mâtinée de courses poursuites, de paranoïa et de bondieuserie façon LA CITE DES ANGES, il fallait oser. Mais le couple Damon/Blunt fait passer la pilule face à un Terence Stamp plus glacial que jamais. Un agréable sacrilège. Mais comment est-ce possible ? (le 23 mars 2011).

Ouf ! C'est fini !

vendredi 25 mars 2011

DE RETOUR D'ENTRE LES MORTS ....

Le blog est de retour ... désolé d'avoir été aussi longtemps absent !!! A partir de demain, je rattrape le temps perdu avec une petite surprise qui, je l'espère, saura me faire pardonner.