mercredi 18 mai 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #50 - 2010, L'ANNEE DU PREMIER CONTACT

Réalisé par Peter Hyams - Sortie US le 7 décembre 1984 - Titre original : 2010, The Year We Made Contact.
Scénario : Peter Hyams, d'après le roman "2010 : Odyssey Two" de Arthur C. Clarke.
Musique : David Shire.
Directeur de la photographie : Peter Hyams.
Avec Roy Scheider (Heywood Floyd), John Lithgow (Dr Walter Curnow), Helen (Tanya Kirbuk), Bob Balaban (Dr. R Chandra), Keir Dulla (Dave Bowman), Douglas Rain (voix de HAL 9000), ...
Durée : 116 mn.
Neuf ans après l'échec de la mission Discovery One autour de Jupiter, une mission russo-américaine est envoyée pour mener l'enquête, ...


Soyons clairs : pour oser pondre une suite au monument (dans tous les sens du terme) de Stanley Kubrick, il était nécessaire d'avoir une sacré paire de couilles ! Cinéaste modeste au palmarès alors honorable (CAPRICORN ONE, OUTLAND et LA NUIT DES JUGES sont de franches réussites), Peter Hyams fait partie de ces artistes qui n'ont pas peur de relever des défis à priori insurmontables. Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que 2010 n'a pas à rougir une seule seconde de la comparaison avec son glorieux aîné. 
Passé une introduction explicative et malheureusement un peu cheap qui relie le métrage de Hyams à celui de Kubrick, 2010 trouve très vite sa propre voix et entraîne le spectateur dans un space opera d'excellente facture, mariant des influences classiques (on pense énormément au JOUR OU LA TERRE S'ARRÊTA de Robert Wise) à un style plus moderne. Tout en développant avec brio les tensions au sein du vaisseau russe qui se rapproche de Jupiter, Peter Hyams s'attache à apporter des réponses aux mystères de 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE. La nature du monolithe, la malfonction de HAL, ce qu'est devenu Dave Bowman (Keir Dulla, habité, rempile). Rien n'est laissé de côté. Pour le bonheur des uns et la consternation des autres, puisque ces explications parfois très terre-à-terres manquent un peu de la poésie et de la spiritualité qui contribuaient à l'aura du film de Stanley Kubrick. Mais la démarche reste cohérente. C'est un film de Peter Hyams et non de Stanley Kubrick.


Pour autant, 2010 ne se limite pas à cet avalanche de réponses savamment distillées en cours de route. Le suspense grandissant qui mène à la conclusion, moment d'émerveillement sincère et magique, fait toute la force du film de Peter Hyams. Au fur et à mesure qu'il progresse, 2010 prend la forme d'un compte à rebours. La science-fiction old school et le thriller contemporain se mettent au service d'un message de paix naïf mais touchant. 



Ambitieux, les effets spéciaux assurent efficacement le spectacle, même si là encore la poésie de Douglas Trumbull n'est plus de mise. Aux courbes épurées du vaisseau Discovery One issu du premier film, le vaisseau russe de la nouvelle mission oppose une carrure plus mastoque de cargo de l'espace. C'est autour de ces oppositions de pays (USA vs URSS), de design, de philosophie et de méthode que 2010 se créé son identité. Non, décidément, Peter Hyams n'a peur de rien. Vous en connaissez beaucoup, vous, des séquelles aussi intrépides ? 

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