Réalisé par Sidney Pollack - Sortie US le 18 décembre 1985.
Scénario : Kurt Luedke, d'après le livre de Karen Blixen (Isak Denisen).
Musique : John Barry.
Directeur de la photographie : David Watkin.
Avec Meryl Streep (Karen Blixen), Robert Redford (Denys Finch Halton), Klaus Maria Brandauer (Bror Blixen/Hans Blixen), Michael Kitchen (Berkeley Cole), Shane Rimmer (Belknap), Michael Gough (Baron Delamera), ...
Durée : 161 mn.
L'histoire d'amour entre une aristocrate danoise et un chasseur anglais, de 1914 à 1931 au Kenya, ...
Le classique romanesque de Sidney Pollack. Adaptation d'un livre extrêmement populaire, une histoire vraie qui plus est, ce long-métrage, triomphe absolu aux oscars, peut se vanter d'être l'une des plus belles représentation de l'Afrique sur grand écran. Le glamour du couple vedette (Meryl Streep et Robert Redford, alors au sommet de leur art, c'est à dire humbles, charismatiques et crédibles et pas gonflants comme ils sont devenus par la suite) est magnifié par une photographie hallucinante et le score élégant de John Barry, et contrebalancé par la description sans fard de la déconfiture progressive du colonialisme blanc.
La scène la plus incroyablement sensuelle du film. |
La nostalgie, le spleen profond qui irrigue tout OUT OF AFRICA évoque constamment un autre chef d'oeuvre de Sidney Pollack, JEREMIAH JOHNSON. Ces deux films partagent la même qualité. C'est dans leurs instants d'extrême contemplation, de solitude et de silence que la puissance du drame se fait plus évidente. Une impression renforcée par la voix-off pleine de vieillesse et de lassitude de l'héroïne. De tels procédés inscrivent OUT OF AFRICA dans la logique du rêve, du souvenir qui, déjà, semble s'évanouir. Avant même que l'histoire d'amour ne débute, celle-ci est condamnée d'office. Condamnée par le temps. Les espoirs du spectateur sont vains, mais ça n'empêche pas Pollack de les encourager de temps à autre. Cruel, oui, mais efficace.
Western ou film d'aventures ? |
Face au colonialisme aristocrate, OUT OF AFRICA ne fait preuve d'aucune tendresse. Toute la futilité et la bêtise de la chose sont symbolisé par ce club strictement réservé aux gentlemen. Archaïque et désuet, forcément. Au travers du regard désabusé et apolitique du personnage de Denys Finch Halton, le cinéaste observe les décisions prises, les unes après les autres, soulignant le manque de logique et d'humanité au profit de valeurs antédiluviennes et/ou intéressées. Le chaos de la décolonisation s'annonce en filigrane, les nations africaines se retrouvant corrompus par des idéaux européens qui leur ont été imposé au fil du temps. Lorsque Karen, l'héroïne, est finalement admise au sein de ce club, ce n'est qu'à titre honorifique, exceptionnel. Un adieu au bon sens. Car il est alors trop tard.
Le choc des cultures ? |
Face à cette critique, seule nature semble immuable, hors du temps. La belle histoire finit mal. Le passé reste le passé. Probablement le plus beau film de son auteur et sans nul doute le plus triste, le plus désespéré. Avec LE PATIENT ANGLAIS, Anthony Minghella saura se souvenir de ces qualités.
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