mercredi 6 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #9 - LE GANG DES FRERES JAMES

Réalisé par Walter Hill. Sortie US le 16 mai 1980.
Avec David Carradine, Keith Carradine, Stacy Keach, ...



La même année que LA PORTE DU PARADIS de Cimino, le western familial et politiquement incorrect de Walter Hill se permet lui aussi de jeter un regard sans compromis sur l'Histoire des Etats-Unis. Héritier direct de Sam Peckinpah (pour qui il scénarisa GUET-APENS), Walter Hill nous livre ici sa "Horde Sauvage" en racontant l'épopée criminelle du gang des frères James et des frères Younger. De leur premier méfait jusqu'à l'assassinat de Jesse James par Robert Ford, le film prend fait et cause pour ces braqueurs de banques et de diligences unis par les liens du sang, leur fierté sudiste et un goût certain pour la renommée.
Walter Hill laisse totalement de côté les questions de morale (rien à foutre de savoir si voler c'est mal) et oppose la solidité des liens fraternelles à la maladresse de fonctionnaires des agents de la compagnie Pinkerton lancés à leurs trousses. Lucidité oblige, tout n'est toujours pas rose entre chaque fratrie et les disputes sont nombreuses. Pour autant, seule la trahison est sévèrement critiquée comme c'est le cas pour le personnage interprété par Dennis Quaid qui sera ainsi renié par son propre frère. 
Pour appuyer l'importance des liens familiaux à l'écran, Hill pensa son casting d'une manière aussi unique et originale qu'évidente : engager systématiquement des acteurs, frères à l'écran et dans la vie. Les Keach prêtent leurs traits aux frères James, les Carradine aux frères Younger, les Guest aux frères Ford, et ainsi de suite. L'alchimie devant la caméra est naturellement saisissante. 
Formellement parlant, LE GANG DES FRERES JAMES bénéficie grandement la maîtrise et de l'art de la concision de Walter Hill. Pas de superflu. Le cinéaste boucle son histoire, aussi complexe, riche et épique soit-elle en à peine 90 minutes. Impressionnant.
Enlevé, viril, féroce envers la condescendance des "vainqueurs" au lendemain de la Guerre de Sécession, LE GANG DES FRERES JAMES est aujourd'hui un peu oublié. Dommage. C'est un petit classique, rare et précieux dans sa démarche.

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