mardi 12 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #15 - NEW YORK 1997

Réalisé par John Carpenter - Sortie US le 10 juillet 1981.
Avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, ...

Dans une forme olympique, Big John Carpenter, encore auréolé des succès critiques et publics de ASSAUT, HALLOWEEN et THE FOG, livra en 1981 à la planète cinéma un anti-héros mémorable : Snake Plissken ! Incarné par un Kurt Russell plus taciturne que l'Homme sans Nom incarné par Clint Eastwood, cet ancien héros de guerre devenu hors-la-loi cynique, imprévisible et tenace, le majeur bien tendu envers toutes formes d'autorité s'est très vite imposé comme la figure emblématique du cinéma de John Carpenter. De l'aveu même du cinéaste, Snake Plissken est son double idéalisé, un trompe-la-mort qui, dans son goût immodéré pour la liberté, peut-être vue comme le patriote ultime.
Aujourd'hui, ce qui apparaissait alors comme de la science-fiction s'est transformé en uchronie, pouvoir du calendrier oblige (1997 est passée depuis bien longtemps). Ce qui ne veut pas dire que le message délivré est périmé. Loin de là. Décrivant une Amérique se refermant sur elle-même en érigeant des prisons à l'échelle de toute une ville pat crainte sécuritaire et un pouvoir désespérément coupé de la réalité quand bien même cette  réalité lui a littéralement pété à la gueule, Carpenter transforme ce qui est aussi un thriller brillant et haletant (rarement l'intensité d'un compte à rebours mortel n'aura été aussi bien retranscrite) en brulot politique à l'ironie triomphante. Ainsi, comment ne pas savourer l'image d'une statue de la Liberté abritant à ses pieds le centre de surveillance de la prison de Manhattan ou encore de la 5ème Avenue et Broadway livrés à des super-délinquants en guenilles. 
Ne se reposant jamais sur une batterie d'effets spéciaux (tous réussis néanmoins) ou sur une quelconque surenchère, NEW YORK 1997 brosse une galerie de personnages hauts en couleurs mémorables (mention à Harry Dean Stanton et Isaac Hayes) et démontre la maîtrise absolu de Carpenter en matière de rythme et de suspense. Un cas d'école qui a donné lieu à une suite tardive (LOS ANGELES 2013) plus bande dessinée dans la forme mais encore plus virulente sur le fond.  


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