jeudi 14 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #17 - OUTLAND

Réalisé par Peter Hyams - Sortie US le 22 mai 1981.
Avec Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, ...




OUTLAND est le remake SF du TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS (1952), faux classique un rien pantouflard signé Fred Zinneman. A Gary Cooper succède Sean Connery dans le rôle d'un marshall droit dans ses bottes et peu à peu abandonné de tous. Quant à la critique du MacCarthysme du film original, elle cède le pas à une charge anti-capitaliste sans équivoque.
Peter Hyams signe ici un western spatial dont la noirceur et le réalisme empruntent au ALIEN de Ridley Scott et à sa vision d'un futur industriel sale et inconfortable où l'argent passe avant la vie des ouvriers. Dès la scène ouverture, sanglante et anxiogène, Hyams pose les bases d'un univers pessimiste où les employés d'une compagnie minière ultra-compétitive sont victimes d'amphétamines hallucinogènes qui, si elles permettent d'augmenter la productivité, transforment ses consommateurs en paranoïaques suicidaires. Alors que, de nos jours, les suicides d'employés de grandes compagnies poussées vers un rythme de travail déshumanisant font la une des grands quotidiens, OUTLAND semble terriblement d'actualité. C'est sur cette thématique que se concentre les deux premiers actes, la liste d'alliés potentiels du héros se réduisant comme petit à petit face à l'écrasante mainmise d'une bureaucratie mafieuse incarnée par la carrure faussement débonnaire de l'excellent Peter Boyle. Seule reste aux côtés de Sean Connery le médecin cynique jouée avec beaucoup d'humour par Frances Sternhagen. Un allié improbable mais efficace, adepte du bon mot et de la lucidité scientifique la plus glaçante et qui n'est pas sans rappeler le personnage qu'incarna Kate Reid dans LE MYSTERE ANDROMEDE de Robert Wise, autre exemple de quinquagénaire brillante, tenace et à la langue bien pendue. 
Plus classique mais terriblement efficace, le troisième acte cède la place à l'action non-stop et fonce pied au plancher, résumant la quasi-totalité de l'intrigue du TRAIN SIFFLERA ... en une vingtaine de minutes nerveuses et spectaculaires, jusqu'à un épilogue émouvant mais aussi réaliste. Le héros a gagné une bataille, mais la guerre continue. Ajoutez à celà un score ténébreux et haletant signé Jerry Goldsmith et vous obtenez une série B de très haut standing et qui n'est pas prête de se retrouver démodé.

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