jeudi 7 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #10 - PULSIONS

Réalisé par Brian De Palma. Sortie US le 25 juillet 1980.
Avec Michael Caine, Angie Dickinson, Nancy Allen, ...




Avec deux films au compteur la même année, Brian de Palma aborde les 80's à plein pot. Tout en empruntant à l'indépendant (et semi-autobiographique) HOME MOVIES deux de ses interprètes principaux, à savoir Nancy Allen et Keith Gordon, PULSIONS renoue avec le thriller sous influence hitchcockienne, plus ou moins mis entre parenthèse depuis le flamboyant OBSESSION. A ces retrouvailles thématiques s'ajoutent une agressivité esthétique et une violence grandiloquente en provenance directe des précédents CARRIE et FURIE. Il n'est donc pas interdit de considérer PULSIONS comme le pont entre deux époques.
La première partie de PULSIONS, sans surprises mais terriblement efficaces, navigue entre un érotisme torride et un hommage double à SUEURS FROIDES et PSYCHOSE. Brian de Palma se fait plaisir et cumule les morceaux de bravoures en un minimum de temps. C'est hautement impersonnel mais tant pis. On en a pour son argent.
La suite a la bonne idée d'opter pour les prises de risques. L'onirisme du générique d'ouverture prend une place prépondérante pour mieux brouiller les pistes. Et, surtout, le couple de héros carrément improbables se permet de tordre le cou aux stéréotypes de la manière la plus personnelle qui soit. Ainsi, Keith Gordon, en adolescent génial, émule de Géo Trouvetout moins innocent que son apparence de puceau ne laisse transparaître, est un auto-portrait troublant du jeune de Palma. Ensuite, il y a Karen Allen. Muse sexy du cinéaste, elle incarne une pute hautement idéalisée, entre figure maternelle de substitution, amante parfaite mais intouchable et victime aguicheuse. Chaque plan la mettant en scène est une véritable déclaration d'amour.
PULSIONS marque le début d'une décennie de thrillers sophistiqués, sexuellement provocants et ... de très (bon) mauvais goût. C'est un film matriciel. Finies les expérimentations des seventies ! Avec PULSIONS, Brian de Palma a trouvé sa voie. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire