mercredi 13 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #16 - LE PRINCE DE NEW YORK

Réalisé par Sidney Lumet - Sortie US le 21 Août 1981.
Avec Treat Williams, Jerry Orbach, Richard Foronjy, ...


Adapté d'un livre de Robert Dahley racontant l'histoire vraie du détective new-yorkais Robert Leuci (renommé Danny Ciello à l'écran) qui, en coopérant avec les affaires internes et diverses administrations, fit tomber de nombreux flics corrompus, LE PRINCE DE NEW YORK est l'une des pièces maîtresse de la longue filmographie du regretté Sidney Lumet. Tragédie policière épique (un peu plus de trois heures au compteur !) et ultra-réaliste démontant avec minutie les mécanismes de la corruption au sein de la brigade des narcotiques, le film de Lumet dépasse de la tête et des épaules le pourtant culte SERPICO (également signé Lumet) dont il est le rejeton plus ou moins avoué.
Avec un formalisme aussi discret que majestueux jouant sur des cadrages écrasants et claustrophobiques et une lumière très étudiée (la dernière demi-heure nous fait presque ressentir physiquement la solitude et l'épuisement du personnage interprété par le fabuleux Treat Williams), le cinéaste explore toutes les ramifications et les conséquences d'une telle affaire. Drame familial, trahison de l'amitié et de la confiance entre collègues, rivalités hiérarchiques, dilemmes moraux (doit t-on pardonner à un homme ses crimes sur la base de son simple repenti ?), Lumet, le regard aiguisé, ne laisse aucunes pistes de côté, chacune nourrissant l'intrigue au fur et à mesure. Loin de la frénésie d'un FRENCH CONNECTION ou de la colère permanente d'un SERPICO, LE PRINCE DE NEW YORK avance comme une force tranquille, faisant tomber les hommes corrompus comme autant de dominos, tout en évitant de porter des jugements. Pas de manichéisme, pas de discours à charge.
LE PRINCE DE NEW YORK observe ces hommes de lois pour ce qu'ils sont, fragiles et perfectibles. Un très très grand film, captivant de bout en bout, et auquel la franchise télévisuelle LAW & ORDER doit presque tout. La vision de Sidney Lumet nous manquera à tous ...


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