Avec Harrison Ford, Karen Allen, Paul Freeman, ...
Alors qu'ils savourent tranquillement au soleil leurs succès respectifs, George Lucas et Steven Spielberg, les nouveaux rois d'Hollywood (vous ferais-je l'affront de vous rappeler pourquoi ?), réfléchissent à un projet qu'ils pourraient mener ensemble. Ils pensent à James Bond, aux sérials de leur enfance et aux films exotiques de Fritz Lang (LE TOMBEAU HINDOU et LE TIGRE DU BENGALE). De ces influences diverses naît alors Indiana Jones, professeur d'archélogie et pilleur de tombes aventuriers. Après avoir un temps considéré Tom Selleck comme interprète probable, le duo offre le rôle à un Harrison Ford déjà adulé par les foules pour son interprétation de Han Solo, un autre aventurier intrépide et pince sans rire. Rajoutez à cela des nazis de bande dessinée et un thème musical inoubliable (encore un !) composé par John Williams et vous obtenez ni plus ni moins le film d'aventure ultime, insurpassable.
Entièrement axée sur un découpage dynamique au possible, empruntant à la comédie musicale ses entrées et ses sorties de champ chorégraphiées au millimètre, la mise en scène de Spielberg est un modèle d'efficacité. Gestion de l'espace, du mouvement. Tout est PARFAIT ! La frénésie de l'ensemble confirme que le blockbuster américain est définitivement passé à la vitesse supérieure, conciliant le classicisme et la naïveté de l'âge d'or avec l'impatience et le sens du spectacle de la génération MTV qui se fabrique peu à peu. Cette intemporalité garantit d'ailleurs à ces AVENTURIERS ... le statut de classique instantané.
Il ne faut pas oublier non plus de louer le scénario de Lawrence Kasdan, pas aussi cité qu'il le devrait. Indiana Jones n'est pas un héros comme les autres. Kasdan parasite l'icône virile et forcément machiste du professeur Jones en y injectant de forte doses de féminité. L'ouverture du film présente d'ailleurs très vite cette étonnante contradiction : après avoir survécu aux dangers les plus incroyables (dont une boule de pierre géante lancée à sa poursuite !), Indiana Jones n'est pas loin de mourir d'effroi face au serpent qui partage son siège dans l'avion qui le ramène au bercail, cris de panique à l'appui. Plus loin encore, convaincu que son charme saura agir sans délai sur son ancienne conquête, Marion Ravenwood (Karen Allen, radieuse), c'est sans cérémonie et sans protestation qu'il encaisse le direct ravageur de la jeune femme en pleine poire. Indiana Jones a ses faiblesses et c'est ce qui fait sa force. C'est un homme de son temps donc, en phase avec sa féminité. Osé mais payant.
Premier volet d'une saga lucrative au possible, LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE est la preuve sur celluloïd que projet commercial, sincérité, générosité, virtuosité d'auteur et scénario exemplaire sont tout à fait à même de cohabiter à Hollywood.
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