mardi 5 avril 2011

BLACK DEATH (2010) - CRITIQUE

Réalisé par Christopher Smith. Sortie DVD France le 1er avril 2011.
Avec Sean Bean, Eddie Redmayne, Carice Van Houten, ...

BLACK DEATH est le quatrième film du britannique Christopher Smith (après CREEP, SEVERANCE et TRIANGLE, toujours inédit par chez nous) et probablement sa plus belle réussite. Production entièrement teutonne (eh oui !), BLACK DEATH n'a rien de la série B barbare que tente de nous vendre la jaquette du DVD. Ambitieux, le film de Smith se veut dans la droite lignée de LA CHAIR ET LE SANG (Verhoeven), LE NOM DE LA ROSE (Annaud) et THE WICKER MAN (Robin Hardy). 
En 1328, un groupe de soldats à la solde de l'évêque local sont envoyé au fin fond des forêts anglaises pour capturer un nécromancien qui se sert de l'épidémie de peste noire pour étendre son influence. Un jeune moine, Osmund, les accompagne. Il espère ainsi rejoindre sa bien-aîmée qui l'attend à l'orée d'un bois ...
BLACK DEATH est avant toute chose une histoire d'amour tragique. Contrarié et outragé, l'amour devient haine dans un déferlement de violence. C'est la colonne vertébrale du film autour de laquelle s'articulent de nombreuses pistes de lecture. Opposition entre le paganisme et la chrétienté, dénonciation du fanatisme sous toutes ses formes, aventure médiévale sanglante, drame fantastique. La richesse thématique et cinématographique de BLACK DEATH est telle que de multiples visionnages seront sûrement nécessaires.
Seul (petit) défaut. Les scènes d'action, tournées caméra à l'épaule, manquent clairement de lisibilité et l'impact des coups donnés s'en retrouve amoindri. N'y a t-il donc plus de cinéastes pour filmer des batailles en posant leur caméra sur un pied et sans surdécoupage ? Dommage car, pour le reste, BLACK DEATH tire de son style une ambiance lourde et réaliste qui fait penser au VALHALLA RISING de Nicolas Winding Refn.
Le casting n'est pas en reste. Sean Bean impressionne dans le rôle d'Ulric, soldat convaincu d'être la main de Dieu, exalté et déterminé mais tout aussi attaché à ses compagnons d'arme. La belle Carice Van Houten, pour sa part, compose un mémorable personnage de sorcière charismatique, symbolisant à elle toute seule les attraits et les mystères d'une société matriarcale honnie par la misogynie catholique.
Noir comme l'ébène, émouvant de bout en bout, BLACK DEATH aurait mérité une sortie salle. En l'état, el visionnage est obligatoire.

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