mardi 5 avril 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #8 - Y A T-IL UN PILOTE DANS L'AVION ?

Réalisé par Jim Abrahams, David Zucker, Jerry Zucker - Sortie US le 2 juillet 1980.
Avec Robert Hays, Julie Hagerty, Peter Graves, ...




Après quasiment une décennie de sinistrose (guerre du Vietnam et contestation politique obligent) à peine adoucie par les exploits parodiques de Mel Brooks, 1980 signe enfin la renaissance de la comédie américaine avec d'un côté l'explosion des comiques issus du Saturday Night Live (BLUES BROTHERS certes, mais aussi CADDYSHACK avec Chevy Chase et Bill Murray, sorti chez nous sous le titre LE GOLF EN FOLIE), et de l'autre la confirmation des ZAZ (Zucker, Abrahams, Zucker) après leur participation au scénario du HAMBURGER FILM SANDWICH de John Landis.
Avec Y A T-IL UN PILOTE ..., le turbulent trio fait franchir au registre de la parodie cinématographique une étape décisive. A l'inverse de Mel Brooks qui, en fervent cinéphile, s'attachait à rendre hommage aux genres parodiés, les ZAZ préfèrent tailler des costards avec un véritable esprit de sales gosses. C'est bien simple, après ce film, il est devenu tout simplement impossible de prendre un film catastrophe aérien encore au sérieux. Tous les mécanismes en sont ici démontés et ridiculisés avec une frénésie irrésistible. Pilotes incompétents, bonnes soeurs, passagers paniqués, contrôleurs aériens dépassés et héros improbables cohabitent tant bien que mal et, avec un sérieux papal, enchaînent les gaffes et les répliques improbables. Le casting, parfait de bout en bout, y est pour beaucoup. Leslie Nielsen ne comprend rien à rien, Peter Graves laisse échapper des tendances pédophiles, Lloyd Bridges hausse du sourcil avec délectation et Robert Hays sue à grosses goutte, etc ...
En plus des références aux films catastrophes à la mode, Y A T-IL UN PILOTE ... se permet aussi d'égratigner - entres autres - LES DENTS DE LA MER ou LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR, des "clins d'œils" que l'on peut apprécier comme autant de cerises sur le gâteau. Savoureux !
Avec ses gags alignés avec un débit (limite) épuisant, la bonne grosse blague des ZAZ n'a rien perdu, plus de trente après, de son immense replay value. A l'heure où les parodies sont devenues insupportables et même douloureuses à voir, il est bon de se rappeler que le genre peut générer de sacrés pépites.

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