D'autres voix me sont parvenues aujourd'hui. Je suis capable de donner des noms à ces voix. Le lieutenant Audrey Orlando, Khader, mes parents, Carole, Elisa, et tant d'autres. Même la voix de Verney. Certaines voix semblent venir de mon enfance.
Je n'ai pas dormi depuis mon arrivée dans le champ en friche. Je n'ai pas mangé et je n'ai pas bu.
Des centaines, des milliers de mouches me tournent autour. Je les vois mais je ne les entends pas. Je n'ai pas la force de les chasser. J'en vois qui se baladent sur mes jambes, sur mes bras. Il doit aussi y en avoir sur mon visage.
La nuit, il n'y a pas de colonnes de flammes multicolores, mais il y a de la lumière tout de même. La station de radio émet une faible lueur verte, par à coups, un peu comme une pulsation. Il y a de la vie au cœur de cette structure. Cette structure est un cœur.
Les zombies ne viennent plus. Ils évitent l'endroit à présent. Leurs carcasses vides qui ne connaissent jamais le repos ne sont pas les bienvenues sur cette terre.
J'entends une musique. J'entends "Whole Lotta Shakin Going On" de Jerry Lee Lewis.
J'entends une autre musique. J'entends "See You Later Alligator" de Bill Haley et ses Comets.
J'entends une troisième musique. J'entends, plus fort que toutes les autres chansons, "Johnny B. Goode" de Chuck Berry.
J'entends un verrou qui saute et je vois une lumière dans la lumière.
Il est temps de se lever.
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