vendredi 17 juin 2011

LE SURVIVANT - ??? 2016 "L'arbre, le papier et la flèche" (épisode #85)

Je suis parti au petit matin, sans armes malgré les protestations de Paul. Je préfère tenter la diplomatie. Tuer des gens dangereux, qu'il s'agisse de maraudeurs, de morts-vivants ou même d'enfants, il faut bien avouer que ça ne me pose plus de problèmes. Mais, dans ce cas précis, si je peux éviter c'est toujours préférable. Reste que je n'ai jamais joué les négociateurs et que, calmer des querelles de gosses, c'est aussi une première pour moi. Mais je suppose qu'il y a une première fois à tout.

J'ai quitté la route qui serpentait en descendant vers Castellane et je me suis dirigé vers le Nord. En suivant un petit cours d'eau, je suis arrivé à une forêt. Je me suis tout de suite senti épié. Le clan des Sauvages est peut-être très discret pour tromper la vigilance des gamins de Paul mais pas la mienne. Je ne suis certes pas un pisteur mais eux, ce ne sont pas des ninjas non plus. Des branches qui craquent, le bruit des feuilles dans une journée sans vent. Et même des chuchotements. A moins que ce manque de précautions ne soit volontaire et que révéler leur présence ne soit une tentative d'intimidation ? C'est aussi possible.

Après une petite heure de marche, je suis tombé sur les restes d'un feu. J'ai voulu me baisser pour voir de plus près. A ce moment, j'ai entendu un sifflement puis une flèche est venu se planter à mes pieds. Une flèche artisanale. Les gamins jouent aux indiens et ils ont de la ressource. Il est certain que cette flèche aurait pu me tuer. J'ai alors sorti le papier sur lequel j'ai inscrit mon message et je l'ai planté à un arbre en me servant de la flèche. Je craignais qu'elle ne se brise, mais non. Solide. 

Mon message est le suivant : "Plus de morts. Rencontrons-nous demain en plein jour. Là où le petit David est mort et nous parlerons. Nous y serons en début d'après-midi et nous attendrons."

Je suis ensuite reparti et les yeux des Sauvages ont cessé de me suivre. Plus besoin puisqu'ils savent très bien où je me rends. Je suis renté au gîte avant midi. Le premier regard que j'ai croisé a été celui de Rachel, un regard inquiet et fatigué. Cette gosse a les yeux cernés et ne doit plus dormir beaucoup. C'est mauvais.

Maintenant ? Patience.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire