lundi 6 juin 2011

LE CINEMA AMERICAIN DES ANNEES 80 #69 - HIGHLANDER

Réalisé par Russell Mulcahy - Sortie US le 7 mars 1986.
Scénario : Gregory Widen, Peter Belwood & Larry Ferguson, d'après une histoire de Gregory Widen.
Musique : Michael Kamen & Queen.
Directeur de la photographie : Gerry Fisher.
Avec Christophe Lambert (Connor McLeod/Russell Nash), Clancy Brown (The Kurgan), Sean Connery (Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez), Roxanne Hart (Brenda Wyatt), Beatie Edney (Heather McLeod), Sheila Gish (Rachel Ellenstein), ...
Durée : 110 mn.
A travers les âges, des immortels s'affrontent dans des duels à mort afin de s'emparer du "Prix". L'un d'eux, Connor McLeod vit à New York sous une fausse identité. Il est l'un des derniers de son espèce, ...


Reposant sur un concept original et fort ("Il ne peut en rester qu'un !"), HIGHLANDER est, à ce jour, la plus belle réussite du cinéaste australien Russell Mulcahy (qui s'était fait connaître avec RAZORBACK, survival australien à base de sanglier géant). A grand renforts de mouvements de caméras amples, fluides et spectaculaires et avec l'appui d'un casting en état de grâce, Mulcahy invente avec HIGHLANDER un genre à lui tout seul : le film d'aventure fantastique, romantique et rock !


Issu comme beaucoup de réalisateurs de sa génération (Ridley et Tony Scott, Adrian Lyne, etc) de l'univers du vidéo-clip, Russell Mulcahy apporte à HIGHLANDER une esthétique inimitable. Mouvements de grue plongeants et virevoltants, ralentis pyrotechniques, raccords temporels stylisés ou encore travellings survoltés et grand angles à la limite du grotesque confèrent au film une énergie incroyable. Porté par la bande son du groupe Queen et du compositeur Michael Kamen, HIGHLANDER ressemble ainsi à un opéra rock traversé de furieux élans romanesques. 


Le casting y est également pour beaucoup dans le charme dégagé par cette péloche excessive mais sincère. Sortant du succès critique de GREYSTOKE (où sa prestation d'homme singe avait fait des merveilles), Christophe Lambert apporte à McLeod un mélange de détermination et d'humour qui l'éloigne astucieusement du stéréotype de la figure tragique. S'il s'endurcit au fil des siècles, Connor McLeod n'en demeure pas moins un amoureux de la vie sous tous ses aspects, capable d'aimer avec la même force malgré les deuils passés. Dans le rôle du mentor, Sean Connery oscille entre la bouffonnerie et la classe absolue, laissant poindre par instants l'immense tristesse intérieure de cet immortel énigmatique. Mais l'attraction principale demeure Clancy Brown. Physiquement impressionnant, vulgaire, menaçant, cruel, il est le Kurgan, l'une des figures du mal les plus mémorables que le cinéma ait jamais produites. Il campe avec un aplomb titanesque cet antéchrist punk et barbare issu des âges et des terres les plus sauvages de l'histoire humaine. Quels que soient les griefs que l'on peut avoir contre HIGHLANDER, le Kurgan demeure une raison suffisante pour voir et revoir le film.


Contrairement a ce que j'ai pu voir écrit ici ou là, HIGHLANDER supporte le poids des ans sans perdre de sa superbe. Certes, c'est un film qui est hurle son esthétique rock FM des 80's. Mais le vent de folie et de liberté qui irrigue le film de Mulcahy l'empêche de sombrer dans l'oubli. Malgré les séquelles foirées et ringardes, deux séries TV kitsch à souhait et la promesse d'un remake, une chose est sûre : Il ne peut en rester qu'un !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire