mercredi 1 juin 2011

LE SURVIVANT - 1er juin 2014 (épisode #68)

Aucune trace du corps de Pierre, pas le moindre signe. Pour Matthieu, en revanche ... Je l'ai retrouvé coincé dans des branchages, en plein milieu de la rivière, le crâne fracassé, sans doute sur un rocher lors de la chute même si il y a quelque chose, je sais pas vraiment quoi, qui ne colle pas. Je m'attendais à voir les deux corps ensemble, ou relativement proche. Je m'attendais à une paire de morts-vivants. Mes balles devront encore attendre. Cela me remet en mémoire un de mes vieux "dictons" de célibataire bordélique : c'est quand on ne cherche plus ses clés qu'on finit par les trouver. Vous pouvez me croire, ça se vérifie dans 100% des cas.

Il y a autre chose qui ne colle pas. C'est frappant et pourtant, je ne l'avais pas véritablement remarqué avant aujourd'hui. Le ciel, les nuages, la lumière du soleil. Ils ne sont plus les mêmes. L'ordre naturel des choses a été bouleversé en profondeur, sur la terre comme aux cieux. Ce que je ressens et ce que j'observe n'est pas facile à décrire. Comme si le ciel au-dessus de ma tête était recouvert d'un filtre et que la forme des nuages s'en retrouvait affectée. La différence est infime, mais elle est bien là. Et maintenant que je la vois ... je ne vois plus que ça. Je me demande d'ailleurs si la nuit et les étoiles subissent le même changement. Une chose est certaine, ce sera plus difficile à déterminer étant donné que je suis totalement incapable de distinguer une constellation. La grande Ourse, un avion qui passe dans le ciel ou les lumières d'un concert des Stones, c'est du pareil au même pour moi. A moins que ... à moins que je ne le ressente. Il me faudra faire confiance à mes sens. Ne pas douter.

J'ai fini par atteindre les limites du parc des Cévennes en milieu d'après-midi, une frontière marquée par un panneau pour touristes et une barrière au bout d'un chemin de terre. La nature sauvage me tourne le dos et je suis face à la décrépitude la civilisation à nouveau. Je suis presque déçu qu'aucun zombie ne soit venu me saluer, me rappelant à la dure irréalité de ce monde. 

Un autre phénomène étrange s'est produit. Alors que je m'éloignai de la barrière, une ombre est passée sur la terre et le sol a tremblé pendant trois bonnes secondes, peut-être un peu plus. Je commence à croire que la peste zombie qui a balayé une bonne portion de l'humanité n'est qu'un début. La pestilence ne fait qu'ouvrir le bal.

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