Nous sommes en février 2014. Et les émissaires propagent la parole. L’armée des morts-vivants déclare la guerre à l’humanité.
Le passé détient la vérité.
Guidés par leur faim et par les signes dans le ciel, les émissaires parcourent le monde entier. Ils ont engendrent de nombreux disciples et libèrent le virus.
Au début, ils ne mangent que pour satisfaire la faim. Manger, se cacher. Manger, se cacher. Manger, se cacher. Encore et toujours. Les fines plaies sombres et suintantes se transforment en énormes furoncles purulents. Chacun de ses furoncles contenant le virus capable de faire revenir les morts à la vie. Comme des spores prêt à libérer leur pollen.
Au bout de deux ans, le pollen commence à se répandre et, sans cesse, les émissaires voyagent. Allant de cimetières en morgues et de cités surpeuplées en bidonvilles misérables. Personne ne les voient. Leur fluide imprègnent la terre, les plantes, le bêton, l’acier et le verre. Les vents et les pluies le propagent dans l’atmosphère.
Des cas se déclarent. Trop isolés pour lancer une panique mondiale ou alerter les autorités sanitaires. Mais le 2 février 2014, lorsque les journalistes diffusent plusieurs vidéos mettant en évidence la terrible réalité – le retour des morts à la vie – plus personne ne peut l’ignorer. Trop occupés à leurs affaires, les vivants ont négligés les morts. Et ils sont aussitôt submergés.
Le monde s’effondrent. Et le émissaires retournent dans leur pays d’origine, attendant qu’on leur assigne une nouvelle tâche. Attendant que les étoiles grondent et leur dictent leur volonté. Pendant un temps, ils cessent de s’alimenter et les créatures obèses qu’ils étaient devenus se desséchent rapidement.
Puis vient le signe attendu. En France, Thomas Sanders se met en route pour Paris.
Nous sommes fin mars 2014.
Dans la capitale en flammes, Thomas observe un homme fuir les hordes de ses disciples affamés. Il sait qu’il doit suivre cet homme et attendre son heure.
Alors, il le suit. Parfois, il le regarde dormir. L’autre homme ne le remarque jamais.
Il le suit jusqu’à un camp militaire. Pendant de longues semaines, il l’observe de loin et redécouvre une émotion humaine, l’impatience. L’homme que Thomas suit comme une ombre a un rôle à jouer lui aussi et il ne peut pas demeurer dans ce lieu sinistre éternellement. Il trouve une oreille compatissante. Un petit garçon triste. Et un autre homme qui a le même prénom que lui. Il leur suggère un plan et ses nouveaux disciples humains le concrétisent.
Et la traque peut reprendre.
Thomas croise des Fanatiques et une autre émotion refait surface : la peur. Thomas hait ces Fanatiques. Il lance l’armée des morts contre ces fous. Il n’assiste pas à leur chute mais il sait, dans son cœur pourri, qu’il ne reste rien de ces adorateurs de Dieu.
Thomas suit l’homme mais finit par perdre sa trace. Pendant deux longues années, il se replonge dans l’attente. Ils se dessèche alors tellement qu’il n’est plus qu’une ombre lorsque, enfin, sa proie réapparait.
Et maintenant, sa mission prend fin. Un simple baiser et Thomas pourra à nouveau dormir. Il a tellement sommeil.
L’homme est assis sur la plage.
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