Réalisé par John McTiernan - Sortie US le 15 juillet 1988 - Titre original : Die Hard.
Scénario : Steven E. de Souza, Jeb Stuart, d'après le roman de Roderick Thorpe "Nothing Lasts Forever".
Musique : Michael Kamen, Chris Boardman et James Horner (non crédités).
Directeur de la photographie : Jan de Bont.
Avec Bruce Willis (John McLane), Alan Rickman (Hans Grüber), Bonnie Bedelia (Holly Gennero McLane), Alexander Godunov (Karl), Reginald VelJohnson (Sgt. Al Powell), Clarence Gilyard Jr. (Theo), Paul Gleason (Deputy Chief of Police Dwayne T. Robinson), William Atherton (Richard Thornburg), Hart Bochner (Harry Ellis), Robert Davi (Special Agent Johnson), ...
Durée : 131 mn.
A la veille de Noël, le policier new-yorkais John McLane rejoint sa femme Holly à Los Angeles dans l'espoir de recoller les morceaux après une séparation houleuse. Ils se retrouvent dans la tour Nakatomi où Holly participe à une reception avec ses patrons et collègues. C'est le moment que choisissent un groupe de terroristes menés par l'énigmatique Hans Grüber pour donner l'assaut sur le bâtiment, ...
"Yeepee Ki-Yay, Motherfucker !"
La décennie 80 lui ayant été plus ou moins dédié, le film d'action a subi de nombreuses révolutions au cours de cette période. L'ultime bouleversement s'appelle DIE HARD, une production Joel Silver sous la direction de John McTiernan. Pour un public nourri aux héros bodybuildés, le charisme cool et la dégaine de plus en plus esquintée de Bruce Willis marque un tournant. De même que l'idée de situer l'action dans un lieu clos. Envolées jungles, déserts ou grandes avenues des mégalopoles américaines. En limitant l'espace et en mettant en avant un héros auquel le public n'a aucun mal à s'identifier, John McTiernan redonne de la crédibilité au genre et impose un nouveau style de mise en scène qui enterrent totalement et définitivement l'héritage "cinéma vérité" des années 70 alors encore vaguement d'usage (L'ARME FATALE en est un bel exemple, entre autres).
Film d'action enlevé, léger et même foncièrement joyeux (ce n'est pas pour rien que "l'Ode à la Joie" de Beethoven sert de thème musical principal), DIE HARD se sert de la grande tour qui en constitue le décor principal comme d'un shaker où se mélangent de nombreux éléments. Huis-clos tendu, caper movie virtuose ou encore film catastrophe, DIE HARD c'est tout ça à la fois et bien plus encore. Incroyablement fluide, la caméra qui met en valeur les déplacements presque chorégraphiés de ces terroristes qui n'en sont pas emprunte discrètement à la comédie musicale et d'astucieux décadrages viennent souligner le chaos que provoquent les interventions du trublion McLane. Jouant sur les oppositions (entre le groupe et l'individu, l'organisation et la confusion, le vertical et l'horizontal, etc ...), John McTiernan confronte un homme ordinaire à des icônes, des super-criminel, et la violence, bien que réelle et douloureuse (la mort choquante de Takagi), se fait incroyablement stylisée. Tout le métrage est en équilibre entre une ironie mordante et des enjeux dramatiques totalement capables de fonctionner au premier degré.
Les jeux de miroirs sur lesquels reposent la réalisation de McTiernan trouvent bien sûr un écho dans un casting incroyablement juste. Face à un Bruce Willis pieds nus, clope au bec et marcel ensanglanté, l'écossais Alan Rickman trouve le rôle de sa carrière. Hans Grüber, adepte du double-jeu, menace ses otages et les autorités avec une classe vestimentaire et un calme imperturbable. L'exact opposé de McLane, quoi ! Et il en va de même pour les seconds couteaux. Regard de psychopathe et haine implacable, Alexander Godunov (ancien danseur russe devenu acteur) impressionne par son allure élancé et ses gestes calculés. Tout le contraire de Reginald VelJohnson qui, par son caractère bonhomme, sa corpulence et sa compassion pour McLane, suscite une empathie immédiate.
Pillé jusqu'à outrance au début des années 90, la formule DIE HARD n'a jamais été égalé et, croyez-moi, ce n'est pas un cliché que de l'affirmer. DIE HARD, classique absolu ? Et comment !
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