J'ai essayé de manger, un peu après le lever du soleil, mais je n'ai rien pu garder. J'ai tout vomi dans un spasme unique et violent. Même constat avec l'eau. Je n'ai donc pas insisté. Et, à vrai dire, je n'en ressens pas le besoin.
L'air tout autour de moi est chargé d'électricité. Dans le silence, quelques voix me parviennent mais je n'arrive pas à comprendre un seul mot. Ce ne sont que des bribes de mots qui semblent s'être échappés de la station radio par accident.
Ce carré de béton et de métal vampirise mon attention. Mon regard ne s'en détache qu'en de très rares occasions. Mes muscles sont dans l'attente. Je me sens comme à la veille d'un examen ou quelques instants seulement avant qu'une discussion violente ne se transforme inévitablement en baston. Quelque chose d'importants va se passer et je serais prêt à l'instant où il faudra agir.
Je n'avais jamais ressenti cela auparavant, sur une telle durée. Entre la quiétude la plus totale et l'excitation la plus élevée, pris au piège au centre de deux sensations opposées.
L'attitude des morts-vivants continuent de défier toute logique (si jamais logique il y a eu). J'ai pu en observer plusieurs s'approcher de la station de radio. Ils n'ont jamais été capables de dépasser un certain périmètre. Arrivés à la limite de celui-ci, ils se sont immobilisés pendant quelques secondes et ont levés un bras en direction de la station, puis sont repartis. Ceux qui sont passés tout près de moi n'ont jamais fait mine de vouloir m'attaquer.
J'ignore ce qu'est cet endroit, ce que j'en apprendrais et si j'y survivrais. J'ignore ...
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