mercredi 30 mars 2011

LE SURVIVANT - 30 MARS 2014

Les lendemains de cuite, je croyais connaître. Mais alors là, je bats des records. J'ai un mal de crâne XXXL !
Le feu continue de s'étendre mais sans se rapprocher de mon pâté de maison pour autant. Grâce au vent. Des rafales se sont mises à souffler vers le nord. Un peu de répit, même si il est hors de question que je continue à traîner ici. 
Je suis parvenu à diriger ma carcasse fatiguée vers les deux voitures garées dans la cour intérieure. J'ai titubé tout du long. Inutilisables toutes les deux. J'ai lâché une belle collection de juron. Mon préféré je le consigne ici  pour la postérité : "putain d'enculé de tête de bite à la con !". 
Mais revenons aux véhicules. La première avait  le réservoir vide. Elle a refusé de démarrer. La seconde a un demi-plein mais la batterie semble à plat. Je suis un ignare en mécanique. Comment on charge une batterie de voiture ? Pas la moindre idée. 
Mais la bonne surprise était cachée à mon regard. Une moto. Une Suzuki Bandit 1250S, pour les connaisseurs. Le casque posé sur la selle. Et la clé sur le contact. Noël avant l'heure. Mon ticket de sortie. Là encore, le réservoir ne semble pas bien plein. Mais si je siphonne le réservoir des deux autres véhicules, ça devrait suffire. J'ai fouillé trois appartements (pas de zombies, la chance continue de me sourire) pour trouver le matériel nécessaire. Un tube de 2 mètres de long et un jerricane.
Je suis parvenu à récupérer 3 litres et demi. Non sans avoir avalé une bonne gorgée d'essence. J'ai vomi tripes et boyaux. Entre le régime de boîtes de conserves froides, l'alcool, la fumée que je respire à plein poumons depuis déjà deux jours et l'essence, mon organisme continue de déguster. Mais si je suis malade, j'ai pas encore eu vraiment le temps de le remarquer. Je carbure à l'adrénaline. Je crois.
La bécane a démarré. Sans problème. C'est demain ou jamais. Mon dernier joker. Le plus emmerdant, c'est que je serais à découvert pendant tout le trajet. Va falloir zigzaguer, éviter de tomber. En plus d'être mauvais en mécanique, je suis un conducteur du dimanche. Quel con. J'ai une belle collection de défauts, non ?
J'ai passé tout le reste de l'après-midi à me confectionner une tenue de fortune pour éviter ou résister aux éventuelles morsures. Ces saloperies sont contagieuses. Leur salive sur une seule éraflure et c'est fini pour l'ami Lucas. Je porterai deux pulls avec un blouson en cuir par dessus. Pour le bas, un caleçon long avec deux pantalons en plus. Deux paires de gants en cuir. J'ai l'air ridicule. Mais le ridicule ne tue pas. Les morts-vivants, oui. 
La soirée est bien avancée. J'ai entendu des coups de feu et une série de hurlements pas si loin. D'autres survivants qui tentent de fuir comme moi. Est-ce qu'ils ont réussis ? Je crois pas. Pas tous, je pense.
J'ai mis la main sur une pile de bouquins de cul laissé à l'abandon par mon hôte anonyme. Alors, je me suis dit que .... une petite branlette avant de mourir, au cas où. Prenez-moi pour un taré si vous voulez. Je m'en fous. J'ai même pas pu bander de toute façon. Pourquoi je note tout ça ? C'est facile de dire la vérité à une page blanche.
On se revoit de l'autre côté ?

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