Célèbre avant tout pour avoir été un gouffre financier, celui qui entraîna United Artists au bord de la faillite totale, le film de Michael Cimino est avant tout un monument de cinéma. Essentiel et profondément déprimant à la fois.
LA PORTE DU PARADIS explore un évènement méconnu de l'histoire américaine. Méconnu ? Non. Honteux serait un terme plus juste. Le massacre de la guerre du Comté de Johnson dans le Wyoming en avril 1892, conséquence d'un conflit opposant immigrants de l'Europe de l'Est et grands propriétaire terriens.
Cimino déploie un faste impressionnant pour raconter ce qui est essentiellement une histoire sans le moindre héros. Mouvements de caméra spectaculaires, décors aux réalisme incontestable, LA PORTE DU PARADIS est un régal artistique de tous les instants. Pourtant, les personnages principaux, rongés par leurs ambitions et un déchirement moral constant poussent le spectateur vers un constat terrible. Les Etats-Unis se sont érigés dans le sang, et pas seulement celui des indiens mais aussi celui de ses immigrants assassinés par des "patriotes" avec la bénédiction du président en personne. Hallucinant !
Au rayon des scènes mémorables, citons la mort du personnage campé par Christopher Walken. Encerclé, il périra sous les balles de ceux qui furent ses anciens commanditaires. Un déluge de plomb et de feu, teinté d'une déchirante preuve d'amour.
Les amateurs de casting en or seront également aux anges : Christopher Walken donc, mais aussi Kris Kristofferson, Isabelle Hupper, Jeff Bridges, John Hurt, Mickey Rourke, Tom Noonan, Brad Douriff.
LA PORTE DU PARADIS est une expérience incontournable car il est le dernier grand film indépendant produit par un studio avant que le cinéma à gros budget ne prenne un tournant plus commercial au cours de la décennie à venir.
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