dimanche 27 mars 2011

LE SURVIVANT - 27 MARS 2014

Je crois que la vie de citadin m'a ramolli. Pour ma première incursion à l'extérieur depuis deux semaines, j'ai bien failli y passer. Ces créatures ont beau être lentes, je me suis laissé surprendre. Et j'y ai perdu une veste. Une veste en cuir. Ma veste en cuir. Je l'aimais bien. Merde.
Fuir Paris ne va pas être une mince affaire. Je suis seul contre des centaines de milliers. Il va falloir que je m'organise. Il va me falloir du matos aussi. D'où ma petite ballade. En face de ma rue, il y a une droguerie. Par chance, les pillages l'ont épargnée. Plus ou moins. Sur ma liste d'indispensables se trouvent toutes sortes de produits inflammables. Parce que les zombies ont peur du feu. Un réflexe primitif faut croire. Bien ancré dans leur cerveaux en putréfaction. Or, si je calcule bien mon coup, le feu devrait pouvoir me servir de barrière anti-zombies. Je vais me baliser un chemin à grand coup de cocktails molotovs.
Au petit matin, les zombies se font rare en général. Mystère et boule de gomme. Mais l'opportunité était trop belle. Je suis sorti par l'une des fenêtres des appartements du premier étage. Il n'y en avait que deux ou trois sur un rayon de 50 mètres. J'ai accroché une corde à la rambarde du balcon et je me suis lassé descendre en douceur. Un seul a tourné la tête vers moi, sans vraiment me voir. Un coup de chance ? J'ai traversé la rue jusqu'à la droguerie. Porte ouverte. J'ai démarré le chronomètre sur ma nouvelle montre que j'ai "emprunté" à un de mes voisins. 10 minutes pas plus. C'est le temps que je m'étais laissé pour faire mes courses. Sans le passage à la caisse, je me suis dit que ça ne prendrait pas plus de temps. Et j'ai respecté le temps imparti. Mais ce qui s'est passé, c'est que je les ai gravement sous-estimé ces cadavres ambulants. Il y en avait une trentaine qui m'attendait à la sortie. Peut-être qu'ils ne m'ont pas vu sortir de l'immeuble. Mais ils m'ont senti, ça j'en suis certain. 
Avec une vingtaine de kilos de produits dangereux dans mon sac à dos, dès que je les ai vu, j'aurais du me mettre à foncer. Ne pas les laisser former une masse compacte. Mais j'ai hésité. Juste une putain de fraction de seconde de trop. Trop mou. Deux d'entre eux m'ont agrippés par la manche, en tentant de mordre le cuir. Un adolescent et un type dans un costume hors de prix et maculés de sang séché. J'ai donné des coups d'épaules et j'ai distribué des coups de poings. Autant que possible pour les éviter de mordre. J'ai jamais aimé les bagarres et je suis pas taillé pour. Pas le choix pourtant. 
Et pour remonter, merci la poussée d'adrénaline. J'avais jamais grimpé à une corde aussi vite. Record personnel.
Il s'en est fallu de peu. Oh oui. A l'heure qu'il est, je me demande ce qu'il reste de ma veste. Qu'il s'étouffe avec le cuir !!
A la lueur d'une bougie, j'ai examiné une carte de France en détail. Où aller ?
Mon instinct me dicte de partir pour le sud. L'air de la mer me fera du bien, je crois.

1 commentaire: