dimanche 27 mars 2011

CHRONIQUE BD EXPRESS - MARVEL ZOMBIES

Presque totalement absent de nos écrans durant les années 90, les morts-vivants sont revenus en force. Ultra-populaires, les bouffeurs de viande crue (humaine de préférence) squattent désormais séries tv, jeux vidéos, bd, cinéma bien sûr et conventions en tous genres. On pourrait craindre l'overdose, le ras-le-bol. Mais c'est loin d'être le cas et, franchement, ce n'est pas pour me déplaire.
Espérant profiter de cette vague populaire, Marvel n'hésite donc pas à décliner ses super-héros à la mode zombie. Et la maison aux idées, bien décidée à ne pas saloper cette opération ô combien opportuniste, a offert un pont d'or au génial (et prédestiné) Robert Kirkman, heureux papa de la série THE WALKING DEAD, pour s'occuper de cette nouvelle franchise. Malin, Kirkman profite de sa totale indépendance pour, justement, prendre le contre-pied total de THE WALKING DEAD. Le noir et blanc cède la place à la couleur, le sérieux papal à l'humour noir et les humains s'effacent devant les zombies, aussi affamés que bavard. Le gore, lui, demeure. 
La grande force de MARVEL ZOMBIES tient dans son approche originale du zombie. Créature muette par excellence, condamnée à déambuler laborieusement en pourchassant les rares humains qui croisent son chemin, le zombie trouve enfin l'occasion d'exprimer toute sa souffrance. Les super-héros zombifiés, tiraillés entre leur appétit contre-nature et les fragments d'une vie passée à combattre le mal, investissent tout autant leur énergie à traquer leurs proies qu'à tenter de trouver un remède à leur condition (enfin ... pas tous, faut avouer). Parmi les moments mémorables, on retiendra surtout ces quelques cases où Spider-Man explique à Luke Cage qu'il préfère continuer à garder son masque, identité secrète ou pas, car il n'est plus capable de se regarder dans une glace après avoir dévoré sa tante May et Mary Jane. La discussion a lieu alors que les deux anciens héros tapent le carton en attendant de trouver un plan qui leur permettrait de boulotter Galactus en personne. La scène est hilarante et tragique à la fois. Un équilibre parfait.
Des moments comme celui-là, Kirkman les enfilent comme des perles. MARVEL ZOMBIES est indispensable.
Cerise sur le gâteau, les numéros qui ne sont pas signés par Robert Kirkman se permettent eux aussi de tenir admirablement la route. Et même si graphiquement parlant, c'est rarement mémorable (exception faite bien sûr des couvertures signées Arthur Suydam, toutes de macabres et superbes relectures des couvertures les plus iconiques de l'histoire Marvel - avec une nette préférence pour Spider-Man tout de même), MARVEL ZOMBIES offre du politiquement incorrect de très haut vol.

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