La fin de l'année approche à pas de tyrannosaures enragé et il est temps de tirer les conclusions des sorties ciné des douze mois passés. Sans plus attendre donc, mes vainqueurs ... et les autres, ceux qui m'ont donné plus d'une fois l'envie de m'arracher les yeux.
ZE BEST
1. SCOTT PILGRIM VS. THE WORLD : Après SPACED (meilleure série tv british de tous les temps !), SHAUN OF THE DEAD (meilleur film de zombie british de tous les temps !) et HOT FUZZ (meilleure comédie d'action british de tous les temps !), Edgar Wright continue son parcours sans faute en livrant la meilleure comédie romantique pour geeks avec kung-fu et hommages vidéoludiques de tous les temps !
2. THE SOCIAL NETWORK : Pluôt que de livrer "le film sur Facebook", David Fincher livre un drame juridique de très haute volée et confirme une bonne fois pour toutes qu'il est bien l'égal de feu le grand Stanley Kubrick. Brillant de bout en bout. Le film parfait ? Peut-être bien, ...
3. INCEPTION : On ne le dira jamais assez mais, sérieusement, vous en avez vu beaucoup ces temps-ci des blockbusters américains inventifs, ludiques et intellos qui ne soient pas une adaptation, un remake ou une suite, tout en offrant poursuites diverses, explosions maousses et effets spéciaux qui mettent sur le cul ? Chris Nolan signe l'oiseau rare et touche le pactole. Et en plus, Hans Zimmer en profite pour signer une bande-son tétanisante !
4. LE GUERRIER SILENCIEUX : Un film de vikings contemplatif, métaphysique et ultra-sensorielle ? What the fuck !? Ceux qui attendaient un film d'aventures barbare et mouvementé ont tiré une drôle de gueule devant l'objet filmique non identifié de Nicolas Winding Refn (BRONSON et les PUSHER). Le cinéaste livre une œuvre singulière et difficile d'accès. On aime ou on déteste, il n'y a pas de juste milieu. Mais il serait criminel de passer à côté d'un film qui ne cherche pas à ressembler aux autres et qui creuse son propre sillon dans la boue, le sang et le sel des océans.
5. SPLICE : Le film de monstre période Cronenberg/Carpenter (80's power !) est de retour ! Vincenzo Natali tripatouille l'ADN, la chair et la psyché de son couple vedette (Sarah Polley et Adrian Brody) en les confrontant à leur création : la mutante Dren. De la série B haut de gamme qui doit beaucoup à ses références parfaitement digérées et sa créature soignée et fascinante.
6. KICK-ASS : Des super-héros sans pouvoirs, un humour politiquement incorrect, une réflexion intéressante sur la notion d'héroïsme à l'heure de la surcommunication et la découverte d'un talent prometteur (Chloë Moretz, pré-ado meurtrière dans le rôle de la bien nommée Hit Girl), KICK ASS c'est tout ça et c'est déjà beaucoup dans le petit monde déjà routinier de l'adaptation de comics sur grand écran. Et Nicolas Cage est énorme ! Maintenant que Matthew Vaughn s'est enfin penché sur le cas des X-Men (X-MEN FIRST CLASS, prévu pour l'été 2011) après avoir laissé le troisième opus à cet incapable de Brett Ratner, j'attends avec impatience de le voir transformer l'essai.
7. THE WOLFMAN : Artisan classique (au meilleur sens du terme), doté d'un goût très sûr, Joe Johnston (JURASSIC PARK 3, ROCKETEER, HIDALGO, soit le haut du panier de la série B familiale à gros budget) offre l'une des meilleures surprises de l'année avec ce film de loup-garou old school, gore, tragique et plastiquement somptueux. Entre un trio d'acteurs au sommet de leur charisme (Benicio Del Toro, Anthony Hopkins et Hugo Weaving), des effets spéciaux qui mélangent harmonieusement maquillages à l'ancienne et images de synthèse (l'échappée londonienne du lycanthrope est un authentique morceau de bravoure) et une musique dantesque (Danny Elfman dans un hommage jouissif au Wojciech Kilar du Dracula de Coppola), THE WOLFMAN marque des points et fait oublier sa confection pourtant douloureuse (premier metteur en scène viré, multiples retournages et remontages, sortie repoussée).
8. DAYBREAKERS : Doués pour les effets spéciaux, les frères Spierig ne m'avaient pas convaincu avec leur premier long-métrage, THE UNDEAD, petit délire zombiesque et gore mal écrit, mal joué et mal rythmé. La surprise qu'offre DAYBREAKERS est d'autant plus grande. Synthèse surprenante entre le film d'anticipation pessimiste (1984, BLADE RUNNER et SOLEIL VERT sont abondamment cités) et le film de vampires pur et dur, DAYBREAKERS est un petit modèle d'intelligence et de savoir faire qui offre de vrais frissons et d'émouvants instants de lyrisme sanglant et qui tire le meilleur parti de son casting de seconds rôles (Sam Neill, Jude Law et Willem Dafoe sont excellents).
9. DOG POUND : J'étais resté perplexe devant SHEITAN, pas certain d'avoir aimé ou détesté le premier film de Kim Shapiron. Pour son second effort, le français change de registre avec ce drame carcéral juvénile, inspiré du SCUM d'Alan Clarke. Sobre, direct et efficace, DOG POUND donne à réfléchir, longtemps après son générique de fin. Essentiel.
10. THE WALKING DEAD (pilote) : Comment ? Un pilote de série télé dans un Top 10 cinéma ? Y a pas une erreur, là ? Oh que non !! En posant les bases de l'adaptation télévisuelle de la bande dessinée fleuve de Robert Kirkman et Charlie Adlard, Frank Darabont signe un zombie-movie qui aurait parfaitement mérité d'être diffusé sur grand écran. Avec son budget confortable (pour un production de ce genre), le réalisateur des EVADES et de THE MIST affirme à nouveau son talent de conteur et fait vivre une galerie de personnages faillibles mais fascinants, frappés par une épidémie de morts-vivants cannibales réaliste et terrifiante. A voir, ne serait-ce que pour le plan final, vertigineux travelling arrière en plongée totale sur un tank perdu au beau mileu d'un canyon de buildings et assiégé par des milliers de zombies affamés !
On presse le pas et on jette un regard (forcément désinvolte) sur les daubes qui nous ont pourris l'année !
FLOPS 2010
1. ALICE AUX PAYS DES MERVEILLES : Ou comment Tim Burton, autrefois génial et atypique, se tire une grosse balle dans le pied avec ce sommet de mauvais goût, de morale capitaliste gerbante et de foutage de gueule pur et simple. Celui-là, il m'a fait mal !
2. LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADELE BLANC-SEC : Luc Besson est un cas à part. De film en film, il parvient à repousser la barre de la médiocrité toujours plus bas. Témoin ,cette grosse série Z à gros budget (mais ils les ont sniffés ou quoi leurs millions d'euros) qui fait bien pitié à regarder.
3. SKYLINE : Alors là, no comment.
4; SHERLOCK HOLMES : Un vrai film de poseur qui se pose en véritable concentré de vide absolu. D'accord, c'est bien filmé. Mais c'est pas une raison pour oublier d'avoir une histoire à raconter ou des acteurs à diriger. Idéal pour les spectateurs en manque de sommeil. L'effet est garanti.
5. PRINCE OF PERSIA - LES SABLES DU TEMPS : Même quand il produit des bouses, Jerry Bruckheimer s'était jusqu'à présent arrangé pour les rendre distrayantes (remember LES AILES DE L'ENFER avec sa galerie de bad guys patibulaires et son Nicolas Cage chevelu ?). Peine perdue pour ce consternant film d'aventure réalisé sous Prozac avec un Jake Gyllenhaal mauvais comme un cochon.
6. LE CHOC DES TITANS : L'original était un nanar avec de jolies monstres signés Ray Harryhausen. Le remake est juste un nanar.
7. LE DERNIER MAÎTRE DE L'AIR : Shyamalan enterre le peu de crédibilité qu'il lui restait avec cette purge innommable. Encore un film qui m'a fait mal.
8. LE SOLDAT DIEU : Koji Wakamatsu, peut-être en mal de reconnaissance, torche avec deux mains gauches ce pamphlet antimilitariste pour festivaliers branleurs. Dommange pour les interprètes, impeccables eux.
9. SALT : Super Angelina Jolie fait des super bonds de camion en camion, tel un marsupilami sous cocaïne ,dans ce super thriller pouêt-pouêt. Super hilarant (mais c'était peut-être pas l'effet recherché, je crois).
10. THE KARATE KID : Comment saccager en 2h20 (putain que c'est long !) un petit classique des années 80, révéré par l'auteur de ces lignes. Et puis un film de kung-fu qui s'appelle KARATE KID ? Nan, mais sans déconner !!
A l'année prochaine !
C'est une belle liste ! Honte à moi, j'en ai pas vu la moitié :-)
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