dimanche 26 décembre 2010

THE BIG BANG THEORY - MY GEEK IS BEAUTIFUL !

Cher Docteur Cooper,
Voilà trois ans (depuis 2007) que je suis avec fidélité vos aventures, telles que la série THE BIG BANG THEORY (créée par les sieurs Chuck Lorre et Bill Prady, ne manquons pas de citer les coupables) se plait à les raconter, c'est à dire avec humour, frivolité et une certaine intelligence qui, si elle n'est pas encore de votre niveau, reste tout de même d'un calibre fort appréciable. Chaque épisode a ainsi le bon sens de mettre en valeur votre génie, votre culture "geekesque" (pardonnez-moi ce terme barbare) et votre hygiène de vie qui est, pour moi, une inspiration de tous les moments. Laissez-moi citer, par exemple, votre style inimitable pour frapper à la porte de vos connaissances. Trois coups puis le nom de la personne à laquelle vous désirez accéder, le tout répété trois fois. Voilà qui me semble raisonnable, puisque vous évitez ainsi toute ambiguïté ou attente inutile devant une porte close. Je n'ai pu dès lors m'empêcher d'imiter cette technique malheureusement mal appréciée par mes pairs (mais, tout comme vous, je me demande si j'ai seulement des pairs). Mais trêve de flatteries inutiles. 
L'objet de cette missive, si vous me le permettez, est de vous faire part de quelques observations concernant votre cercle d'amis (proche) à Pasadena, en Californie.
Commençons, si cela vous sied, par celle qui depuis trois ans est votre voisine de palier et amie récente. Je  veux bien sûr parler de Penny, "simple" serveuse au Cheesecake Factory, issue d'une culture immodérément Middle West, collectionneuse d'hommes, blonde sensuelle mais peu ordonnée, et encline à des épisodes colériques pour le moins déstabilisants. Il est étonnant que vous puissiez tolérer (du moins en apparence) une telle personne, si pleine de certitudes (l'horoscope et la voyance sont de réelles escroqueries et il serait temps que la demoiselle s'en rende compte) et de critiques agressives à votre égard. De plus, sa romance avec votre colocataire (nous y reviendrons), heureusement de courte durée, était clairement une tentative d'intrusion dans votre vie et de redéfinition de votre mode de vie. Vous pouvez être fier : vous avez su rester le même dans l'adversité et, par bien des aspects, avez également pu inculquer une poignée de bonnes manières à la voisine en question. Bravo !
Passons à la suite. Le docteur Beverly Hoffstader, brillante psychanalyste de la côte Est, l'a elle-même fait remarquer : l'ingénieur Howard Wolowitz (qui n'a pas de doctorat, quelle honte !) et votre confrère, Rajesh Koothrappali, ne semblent toujours pas conscient de l'image qu'ils reflètent de leur relation personnelle. De toute évidence, il s'agit d'un couple gay qui refuse de l'admettre. D'un côté se trouve un juif de 27 ans qui n'a toujours pas coupé le cordon ombilical avec une mère possessive et qui compense son manque de virilité évident par des tentatives de séductions, toutes plus ridicules les unes que les autres (dois-je vous remettre en mémoire l'épisode du bandeau de pirate ou bien celui du déguisement gothique ?), à l'encontre de la gent féminine et qui se sont soldées par de cuisant échecs. Qu'il vive actuellement une histoire d'amour avec une jeune femme nommée Bernadette ne doit pas vous induire en erreur, le bonhomme fantasme encore en secret sur George Takei (plus connu en tant que Hikaru Sulu, timonier de l'U.S.S. Enterprise sous le commandement de James T. Kird). Et que dire alors de Rajesh "Raj" Koothrappali ? Ce pauvre (ce n'est pas un cliché  ethnique, je le plains sincèrement) hindou, également victime de parents castrateurs (son père est gynécologue après tout), est pathologiquement incapable de s'adresser à une femme à moins d'être ivre. Cet handicap parle de lui-même, il me semble.
Pour finir, évoquons le docteur Leonard Hoffstader (oui, le fils de la psychanalyste - brillante - précédemment citée), votre colocataire et plus ancien de vos amis (déjà sept ans). Il est indiscutable de conclure que son comportement à grandement changé suite à sa rencontre avec Penny et à la romance tardive mais éphémère qui s'en est suivi. Bien qu'étant le moins brillant de sa famille (vous ai-je déjà dit que sa mère est brillante ?), il lui arrivait encore jadis de penser avec son cerveau. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. C'est peut-être une impossibilité biologique mais il ne fait aucun doute que son pénis s'est substitué à son cerveau pour prendre des décisions. Je vous félicité d'avoir à de nombreuses occasions fait part de vos analyses quant à l'illogisme de ses actes, simplement motivées par l'espérance folle de bénéficier d'un (bref) coït de la part de votre blonde voisine. Je note cependant avec espoir que les intérêts culturels de ce monsieur ont pu restés plus ou moins intacts, ce qui m'amène à penser qu'il y a de l'espoir pour lui. Restez attentifs néanmoins, le couple n'est pas à l'abri d'une réconciliation malavisée.
Il s'agit là d'un entourage inhabituel pour un génie névrosé de votre statut et je vous félicite à nouveau pour avoir réussi à imposer une cohérence socio-culturelle à ce groupe modeste. Le chaos et la banalité les guettaient et vous les avez aidé à préserver leur nature d'inadaptés sociaux sous un torrent d'insultes et de troubles obsessionnelles compulsifs du meilleur effet. A ce petit jeu, vous avez battu Jack Nicholson qui, dans le film POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR, avez eu recours à une technique similaire.
Avant de conclure cette lettre (je sens déjà l'ennui poindre dans votre voix alors que vous lisez à haute voix pour empêcher Leonard et Penny de s'embrasser bruyamment sur le canapé, non loin de la place qui est la vôtre), laissez-moi glisser deux dernières remarques : d'une part, il est très difficile de vous apprécier dans la langue de Molière et je vous saurais gré de faire interdire toute traduction française de vos spirituelles interactions avec le commun des mortels. D'autre part, je tiens à vous faire remarquer que, peu importe votre mépris à mon égard qui pourrait en résulter, j'affirme ici haut et fort que STAR TREK, LE FILM (réalisé en 1979 par Robert Wise) est une réussite et ne mérite pas vos critiques incendiaires.
Respectueusement,

BAZINGA !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire