lundi 18 juillet 2011

TRANSFORMERS 3 : LA FACE CACHEE DE LA LUNE - CRITIQUE

Réalisé par Michael Bay - Sortie US le 29 juin 2011 - Titre original : TRANSFORMERS, DARK OF THE MOON.
Scénario : Ehren Kruger, d'après la ligne de jouet Hasbro.
Musique : Steve Jablonsky.
Directeur de la photographie : Amir Mokri.
Avec Shia LaBeouf (Sam Witwicky), Josh Duhamel (US Army Lt. Colonel William Lennox), John Turturro (Seymour Simmons), Tyrese Gibson (USAF Chief Robert Epps), Rosie Huntington-Whiteley (Carlie Spencer), Patrick Dempsey (Dylan Gould), Frances McDormand (Charlotte Mearing), John Malkovich (Bruce Brazos), ...
Durée : 155 mn.
Désormais adulte, Sam Witwicky est tenu à l'écart, bien contre son gré, des opérations menées par les Autobots et leurs alliés humains. En couple avec une jeune anglaise, Carly, son seul challenge est de trouver un emploi. Pendant ce temps, les Decepticons, aussi discrètement que possible, ont tournés leur regard vers une arme secrète enfouie dans un vaisseau Autobot qui se serait crashé sur la face cachée de la Lune dans les années 60, ...


Sincèrement, qu'attendre encore d'un film qui s'appelle TRANSFORMERS 3 ? Et, je dirais même plus, qu'attendre d'un film réalisé par le généralement conspué Michael Bay ? Des explosions par centaines, des ralentis iconiques, des belles pépées filmées à ras du string, du cabotinage d'acteurs oscarisés (ici Frances McDormand et John Malkovich, mais j'y reviendrais), de l'humour bas de plafond ? Réponse :tout ça et même plus encore, puisque une chose est certaine, dans le pire comme dans le meilleur, Michael Bay est l'un des cinéastes américains les plus généreux qui soit. 


Faisant suite au sympathique et maîtrisé TRANSFORMERS et au jouissivement boursouflé TRANSFORMERS LA REVANCHE, ce troisième opus étend sur une durée démesurée (plus de 2h30 quand même !!) une histoire d'une crétinerie abyssale, mal racontée et mal menée. La noirceur revendiquée de certaines scènes se marrie ainsi extrêmement mal à l'humour pas drôle de nombreuses autres scènes. Dramatiquement parlant, c'est mal équilibré et carrément foireux. Là se trouve le plus grand défaut du film : Ehren Kruger (probablement le plus mauvais scénariste en activité à Hollywood) et Michael Bay semblent ainsi incapable de dérouler une histoire somme toute assez simple (méchants robots mégalomanes contre gentils robots) là où un épisode de la série animée y serait parvenue en à peine vingt minutes. Le complot central, assez couillon, se noie dans une confusion malvenue et les personnages inutiles pullulent (John Malkovich donc, mais aussi l'hilarant Ken Jeong et une paire de cosmonautes russes horripilants). Le personnage principal, toujours incarné par Shia Labeouf, est quant à lui de moins en moins intéressant et sympathique dans sa quête de reconnaissance (on aurait préféré qu'il reste un ado dépassé par les évènements plutôt que ce jeune adulte râleur et complexé). Enfin, la "fameuse" remplaçante de Megan Fox (virée pour avoir traité Michael Bay de Adolf Hitler des plateaux - no comment !) n'est rien d'autre qu'une bimbo blonde de plus dont le jeu semble aussi naturelle et séduisant qu'une injection de botox. Seuls Frances McDormand et Patrick Dempsey (parfait en pourriture absolu - qui l'eut- cru ?) tirent leur épingle du jeu.


Les robots, par contre, ont fait l'objet d'un peu plus d'attention et pour film censé les mettre en vedette, c'est bien le minimum après tout. Optimus est un leader qui cache ses incertitudes derrière son charisme naturel, Bumblebee hésite toujours entre son amitié profonde pour Sam et son enthousiasme à combattre au côté de ses frères Autobots, Megatron est devenu un despote décrépi et fatigué (superbe intro et look à la Mad Max pour un perso un peu trop vite mis de côté) et le nouveau venu, Sentinel Prime (bénéficiant, en VO, du timbre inimitable de Leonard Nimoy), incarne une figure légendaire rempli d'amertume et prêt à toutes les trahisons pour restaurer son passé. Le travail abattu par ILM pour donner vie et personnalité à ces robots géants est réellement admirable. 
Passée la première heure d'exposition un peu pénible, Michael Bay se décide enfin à appuyer sur la pédale d'accélération et livre alors un grand spectacle absolument dantesque. Repensant son découpage et son rythme habituel pour mettre en valeur les technologies 3D, il multiplie les plans larges cadrés à la perfection et les idées les plus folles. C'est là tout le paradoxe de Michael Bay, piètre conteur mais pourvoyeur de scènes d'actions redoutables. En à peu près 75 minutes de destructions massives et ininterrompues, il nous rassasie d'images marquantes (Shockwave et son cerbère titanesque, les héros piégés dans un building sur le point de s'effondrer, l'exécution cruelle de prisonnier Autobots, ...) justifiant à elles seules le prix du billet. Comparé à pléthores de blockbusters bavards et frustrants, TRANSFORMERS 3 démontre l'enthousiasme incroyable de Michael Bay ainsi que le soin presque maniaque de travail visuel. La 3D est justifiée, ça pète de partout et l'argent dépensé est clairement à l'écran. 


Aller au cinéma pour profiter d'un film de Michael Bay, ce n'est vraiment pas fait pour les cyniques et les pinailleurs. C'est du gras, c'est de l'agressif, c'est du profondément crétin. Et pourtant, il n'y a JAMAIS tromperie sur la marchandise. Combien peuvent s'en vanter de nos jours à Hollywood ? Allez-y, mais en connaissance de cause.

1 commentaire:

  1. Tu me donnerais presque envie de (re)donner une chance à Bay... mais non moi aussi j'ai cru en Michael Bay auteur mais comme tu le remarque très justement, la crétinerie du scénario et/ou des dialogues fait que malheureusement l'apport de Bay dans la réalisation ne sera jamais honoré et c'est peut être le plus triste.

    RépondreSupprimer