lundi 18 juillet 2011

HARRY POTTER - LA SAGA SUR GRAND ECRAN

Débutée en 1997 (le 30 juin pour être précis), la saga littéraire Harry Potter, créée par la romancière J.K Rowling, est un véritable bijou de fantasy. Dans un monde extrêmement riche et détaillé, où la magie côtoie notre monde, J.K. Rowling nous propose de suivre sur 7 livres (et autant d'années scolaires) l'évolution d'un garçon anonyme, maltraité par sa famille adoptive, vers la célébrité, les affres de l'adolescence, la découverte de l'amour et, enfin, la douleur du passage à l'âge adulte. L'expérience, profondément addictive pour peu que l'on soit ouvert à ce type d'univers et que l'on ait un cœur (l'œuvre s'interdit toute trace de cynisme), est unique et l'incroyable succès en librairie est là pour prouver que les aventures du sorcier à lunettes et de ses amis ont su toucher une large variété de lecteurs. Plus qu'un succès, c'est même un phénomène de société qui a permis de relancer durablement l'intérêt de la jeunesse pour la lecture. 
Il n'a pas fallu bien longtemps pour que l'industrie du cinéma s'intéresse de près à Harry Potter. Les droits sont achetés par la Warner Bros et le producteur Davd Heyman en 1999 et le premier film de la série est aussitôt mis en chantier. Plusieurs défis se profilent alors : dénicher un casting d'enfants talentueux et prêts à signer pour un minimum de sept films sur une longue période de temps (10 ans au final), poser les bases d'une histoire pas encore terminée à l'époque (quelles pistes narratives privilégier ?), retranscrire fidèlement un univers jalousement révéré par un nombre grandissant de fan à travers le globe et, surtout, offrir une expérience cinématographique totalement inédite donnant au public la possibilité de voir grandir (et de grandir avec) ses héros. Le premier film, intitulé HARRY POTTER AND THE PHILOSOPHER'S STONE (L'ECOLE DES SORCIERS en VF) et réalisé par l'américain Chris Columbus mais avec un casting 100% british, sort sur les écrans en novembre 2001, en concurrence direct avec l'adaptation du SEIGNEUR DES ANNEAUX de Peter Jackson, et remporte un franc succès tant critique que publique. La machine est lancée.
Nous sommes en juillet 2011 et la saga vient de prendre fin. David Heyman a remporté son pari de mener l'expérience jusqu'à son terme. En dépit de quelques ratés et déceptions, c'est une victoire. Petit passage en revue des huit films :

HARRY POTTER & THE PHILOSOPHER'S STONE (HARRY A L'ÉCOLE DES SORCIERS)

Réalisé par Chris Columbus (2001) - 152 mn (159 mn dans sa version "Extended").
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Richard Harris (Professor Dumbledore), Alan Rickman (Professor Snape), Maggie Smith (Professor McGonagall), Robbie Coltrane (Rubbeus Hagrid), ...



A l'aube de ses onze ans, le jeune Harry Potter, orphelin vivant chez son oncle et sa tante qui le traitent comme un moins que rien, apprend qu'il est un sorcier. Il apprend également que ses parents ont été assassinés par le redoutable Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, et qu'il est le seul à avoir survécu aux assauts du mage noir, causant ainsi la perte de ce dernier. Il rejoint alors l'école de sorcellerie de Hogwarts et y fait la connaissance de Hermione Granger et Ron Weasley dont il gagne aussitôt l'amitié, ...

Un peu paralysé par la mise en scène trop télévisuelle de Chris Columbus,  le premier film réussit pourtant l'essentiel : rendre crédible sur grand écran l'univers imaginé par J.K. Rowling et poser des fondations solides pour la suite. Le casting, les décors et la musique ont fait l'objet d'un soin évident et le résultat est payant. Bien que visiblement peu expérimenté et dirigé sans inspiration, les jeunes acteurs prouvent néanmoins qu'ils sont le choix idéal pour chacun des personnages qu'ils interprètent. Le reste des acteurs, la crème du cinéma anglais (Alan Rickman, Richard Harris, Maggie Smith, et Robbie Coltrane), ne manquent pas de charisme et alignent des prestations certes cabotines mais savoureuses. 
Pilier sur lequel repose toute l'entreprise, le scénario de Steve Kloves reste fidèle aux écrits de J.K. Rowling et ne laissent presque aucun élément de côté. L'équilibre entre le fan service et l'efficacité apte à convaincre les néophytes est total. 
Chapeau bas également pour la musique de John Williams. Le compositeur attitré de Steven Spielberg aligne les thèmes mémorables et contribue énormément à l'envoûtement général. 
Malgré des effets spéciaux qui ont vite vieilli et la réalisation tristement arthritique de Chris Columbus, ce premier volet ouvre la saga efficacement.  



HARRY POTTER & THE CHAMBER OF SECRETS (HARRY POTTER ET LA CHAMBRE DES SECRETS)

Réalisé par Chris Columbus (2002) - 161 mn (174 mn pour la version "Extended").
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Kenneth Branagh (Gilderoy Lockhart), Richard Harris (Professor Dumbledore), Alan Rickman (Professor Snape), Maggie Smith (Professor McGonagall), Jason Isaacs (Lucius Malefoy), ...
Pour sa seconde année à Hogwarts, Harry et ses amis doivent résoudre le mystère de la Chambre des Secrets afin de sauver la réputation de l'école et la vie d'élèves menacés, ...

Un peu plus détendu et confiant, Chris Columbus soigne sa mise en scène et surpasse sans problème son essai précédent. Le trio de héros gagne aussi en expérience et les prestations de Kenneth Branagh et Jason Isaacs sont mémorables.
Chargés de donner vie à l'elfe Dobby, à une horde d'araignées géantes et au monstrueux basilic géant, les effets visuels sont également plusieurs crans au dessus de ceux de l'opus précédent. Sans oublier qu'ils nous offrent aussi le match de quidditch le plus spectaculaire de toute la série.
Les touches de dark fantasy se font plus présentes, preuve que l'ambition de gagner en maturité pour chaque film est pour le moment respectée. 
Bigger, better, louder, LA CHAMBRE DES SECRETS est une séquelle tout ce qu'il y a de plus recommandable. Chris Columbus (mais aussi Richard Harris, décédé peu après la fin du tournage) quitte le monde de  Harry Potter sur un coup d'éclat non négligeable.



HARRY POTTER & THE PRISONNER OF AZKABAN (HARRY POTTER & LE PRISONNIER D'AZKABAN)

Réalisé par Alfonso Cuaron (2004) - 142 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), David Thewlis (Professor Remus Lupin), Robbie Coltrane (Rubbeus Hagrid), Michael Gambon (Professor Dumbledore), Gary Oldman (Sirius Black), Alan Rickman (Professor Snape), ...



Harry apprend l'évasion de Sirius Black de la terrifiante prison d'Azkaban. L'homme est à la fois son parrain et le traître responsable de la mort de ses parents après avoir livré à Voldemort des informations vitales. C'est donc sous haute surveillance que Harry entame sa troisième année à l'école de sorcellerie, ...
Un gigantesque bond en avant. Le meilleur livre de la saga est donc aussi le meilleur film. Nettement plus ambitieux et talentueux que Chris Columbus, le mexicain Alfonso Cuaron (déjà réalisateur de l'excellent A LITTLE PRINCESS) ouvre de nouveaux horizons à la saga Harry Potter. Plus sombre, plus rythmé, visuellement somptueux, ce troisième film possède une identité si forte qu'il va durablement influencer les opus suivants. Quant à Michael Gambon, successeur de feu Richard Harris, il reprend le rôle de Dumbledore avec panache. 
Que dire de plus sinon qu'il s'agit là d'un des meilleurs contes fantastiques pour enfants jamais réalisé. La saga Harry Potter venait donc d'atteindre là un pic créatif qu'elle ne retrouvera plus tout à fait par la suite.



HARRY POTTER & THE GOBLET OF FIRE (HARRY POTTER ET LE GOBELET DE FEU)

Réalisé par Mike Newell (2005) - 157 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potetr), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Michael Gambon (Professor Dumbledore), Brendan Gleeson (Professor "Mad Eye" Moody), Ralph Fiennes (Lord Voldemort), Timothy Spall (Wormtail), ...



Devenu la cible d'un complot mystérieux, Harry se retrouve forcé de participer au Tournoi des Trois Sorciers. L'issu est incertaine et, dans l'ombre, les forces des ténèbres se rassemblent à nouveau, ...

Le plus inégal des films de la saga. Premier réalisateur britannique à rejoindre l'univers de Harry Potter, Mike Newell (QUATRE MARIAGE ET UN ENTERREMENT, DONNIE BRASCO), foire une bonne moitié de film, peu aidé il est vrai par le scénario maladroit de Steve Kloves qui a la mauvaise idée de sabrer bêtement dans le premier acte du pavé de J.K. Rowling. 
Passé un prologue alléchant, il faut ensuite attendre la dernière demi-heure pour que le film se réveille enfin et cesse de nous gonfler avec des atermoiements adolescents de très mauvais goût. La plupart des mystères posés par l'intrigue, jusqu'à alors traités avec un mépris parfois ahurissant, reviennent au premier plan et l'entrée en scène de Voldemort (excellent Ralph Fiennes) évoquent les meilleures heures du cinéma fantastique anglais. 



HARRY POTTER & THE ORDER OF THE PHOENIX (HARRY POTTER ET L'ORDRE DU PHENIX)

Réalisé par David Yates (2007) - 138 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Michael Gambon (Professor Dumbledore), Imelda Staunton (Dolores Umbridge), Gary Oldman (Sirius Black), Alan Rickman (Professor Snape), ...



Personne ne croit Harry lorsqu'il affirme que Voldemort est bel et bien de retour. De retour à Hogwarts, il doit également subir la tyrannie du professeur Umbridge, envoyée par le Ministère de la Magie pour réformer l'établissement dirigé par Dumbledore. Face à une menace de plus en plus pesante, Harry enrôle certains de ses camarades et fonde l'Armée de Dumbledore, ...
Injustement méprisé par bon nombre de fans pour avoir osé réduire le plus volumineux des romans (plus de 1000 pages !) à un film d'à peine 2h15 - soit le plus court jusqu'alors - cet ORDRE DU PHENIX est pourtant le seul volet à tutoyer l'excellence du PRISONNIER D'AZKABAN. Avec l'apport précieux de son scénariste Michael Goldenberg, l'anglais David Yates livre un film foisonnant, bien rythmé et porté par la colère sourde d'un Harry adolescent en butte à la propagande du Ministère de la Magie. Symbolisant à elle toute seule l'atrocité du politiquement correct et d'une éducation trop stricte, le personnage formidablement campé par Imelda Staunton justifie à lui seul le visionnage de ce volet très politique. Mention spéciale également à l'affrontement final entre Dumbledore et Voldemort, court mais spectaculaire. 



HARRY POTTER & THE HALF BLOOD PRINCE (HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLE)

Réalisé par David Yates (2009) - 153 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Jim Broadbent (Professor Slughorn), Tom Felton (Draco Malefoy), ...



Désormais traqué par les Death Eaters, les partisans de Voldemort, Harry doit suivre les enseignements de Dumbledore qui tente de le préparer pour les batailles à venir en lui révélant les secrets du passé de son pire ennemi, ...
Sans conteste, le plus mauvais film de la série. Le livre fonctionnait sur une alternance de nombreux flash-backs passionnants révélant le passé de Voldemort et de scènes de complots visant à assassiner Dumbledore. Le scénario de Steve Kloves n'en retient presque rien et privilégie les badinages et la comédie pas drôle. Anti-spectaculaire au possible, dénué de toute tension, le deuxième effort de David Yates a beau être soigné sur le plan visuel, il ne suscite qu'un intérêt lointain. Dommage. 



HARRY POTTER & THE DEATHLY HALLOW PART 1 (HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, 1ère PARTIE)

Réalisé par David Yates (2010) - 146 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Ralph Fiennes (Lord Voldemort), Bill Nighy (Rufus Scrimgeour), Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), ...



Après la mort du professeur Dumbledore, Harry et ses amis se retrouvent seuls pour accomplir une immense tâche : trouver les Horcruxes, dans lesquels Voldemort a dissimulé une partie de son âme, et les détruire définitivement, ...

Pas facile de porter un jugement sur une moitié de film. Redoutant la colère des fans et bien décidés à ne pas conclure trop vite une franchise aussi juteuse, les producteurs ont eu l'idée (pas mauvaise au demeurant) de couper le dernier film en deux. Le climat oppressant, le rythme languissant et l'aspect road-movie fonctionnent en tout cas à merveille. Après le piètre PRINCE DE SANG-MÊLE, David Yates redresse la barre et fait la part belle à l'émotion. L'action se fait discrète mais reste efficace et Daniel Radcliffe démontre qu'il est véritablement un acteur de talent. A suivre ...



HARRY POTTER & THE DEATHLY HALLOW PART 2 (HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, 2ème PARTIE)

Réalisé par David Yates (2011) - 130 mn.
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger), Rupert Grint (Ron Weasley), Ralph Fiennes (Lord Voldemort), Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), Alan Rickman (Professor Snape), Matthew Lewis (Neville Longbottom), Bonnie Wright (Ginnie Weasley), ...



Poursuivant leur quête des Horcruxes de Voldemort, Harry et ses amis rejoignent Hogwarts et découvrent l'école assiégée par les forces de Voldemort. La bataille finale est engagée et, à présent, chaque minute compte, ...

La VRAIE conclusion de la saga. David Yates boucle la boucle avec talent. Les morts s'accumulent, les révélations s'enchaînent et la guerre fait rage dans cet ultime opus. On redoutait que la saga se termine sur une fausse note et, à une ou deux exceptions près, la réussite est pourtant indiscutable. Tout en livrant le film le plus spectaculaire de la série, le cinéaste soigne sa direction d'acteurs comme jamais et délivre des trésors d'émotions. Le plus beau moment ? Un long flash-back central racontant (attention, SPOILERS !) l'amour de Snape (incroyable Alan Rickman) pour Lily Potter, la mère de Harry. Un moment à fendre le cœur. Et ce n'est pas le seul. L'empoignade, plus physique que dans le roman, entre Harry et sa némesis Voldemort ajoute une dimension inattendue au combat qui les oppose. La guerre que les deux camps se sont livrés tout au long des films prend une tournure charnelle et tragique. Dommage que le scénario de Steve Kloves, toujours aussi incapable de faire un choix entre "adaptation" (et donc trahison obligatoire) et "transcription" toute bête ne soit pas tout à fait du même niveau, la narration menant à l'affrontement tant attendu s'avérant parfois laborieuse et même confuse pour les néophytes.
Au-delà de tout happy-end attendu, c'est en larme mais le coeur satisfait que ce dernier film nous abandonne. Une page est tournée, ...


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